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Live report : Gojira au Bataclan, 10 avril 2013 – Merci Twitter et Oüi FM

Publié le 11 avril 2013 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

concert-metal-mosh-pit-Favim.com-158735Pour faire le live report du concert auquel j’ai assisté hier soir, je vais encore une fois me la jouer gonzo et remonter un fil d’Ariane. Il était une fois Giovanna (Blandine, si vous préférez), 24 ans en 2007, blogueuse musique depuis deux ans, qui découvre Oüi FM et DJ Zébra. Elle kiffe et décidera, lorsqu’elle s’installera à Paris, d’en faire sa radio de prédilection avec TSF et Nova. En 2009, sous l’impulsion de quelques Ladies, elle décide de s’inscrire sur Twitter et d’ainsi LT toutes les soirées mondaines et les concerts auxquels elle assiste.

En 2012, à 29 ans, elle découvre enfin qu’avec Twitter, elle pouvait interagir avec des copains de copains de copains – voire de parfaits inconnus, le soir au détour d’un retweet sombre –, et même qu’elle pouvait rencontrer de nouveaux gens. Toujours en 2012, elle s’aperçoit que les animateurs de Oüi peuvent être ultra-comiques sur son désormais réseau social préféré et qu’ils génèrent autour d’eux une petite communauté d’auditeurs qui en apprennent davantage sur les tatouages ou les habitudes de la France entière au petit déjeuner.

Un soir de février 2013, elle écoutait innocemment Bring the Noise dans le tram en revenant de mon lieu de répétition d’orchestre, quand soudain, j’entends une chanson qui envoie bien le bois. Le nom du groupe était Gojira et la pub annonçait qu’il se produirait au Bataclan ces 9 et 10 avril. Ni une ni deux, elle dégaina Twitter en disant qu’elle s’offrirait bien un petit kif avec Gojira. Ce à quoi répondit sa nouvelle copine Nessie : Mais ouais, grave, viens ! Elle prit sa place pour le 10. En discutant en soirée avec ses copains, elle découvrit enfin qu’un pote de la Siamoise, le Flesk, s’y rendait également le 10. Joie, elle ne serait de toute façon pas seule à se faire taper sur la gueule.

Tout ça pour vous dire comment, hier soir, je me suis retrouvée au Bataclan à suivre un concert de métal, alors que la programmation que je peux fournir sur SKOUM et Cute Sounds est plutôt folk, électro et soul. Mais, comme je le twittais à Arnold hier soir qui me demandait comment se faisait-il que je me retrouvais dans un concert d’obédience métal : Tout à fait. Je suis décomplexée du métal comme du jazz grâce à la radio. Dont acte. Finalement, la soirée, je ne l’ai pas passée avec Nessie, à mon grand regret – même si je l’ai aperçue dans la fosse et que j’ai gueulé Neeeeeeesss ! Nessie ! Vanessaaaaaaaaaa ! sans qu’elle ne m’entende. Dans ce report, il y aura donc la participation du Flesk, qui m’a finalement retrouvée par hasard dans un bar avec ses collègues.

Quelles étaient les forces en présence ?

Kruger

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Petit groupe suisse présent sur la scène depuis 2001, ils signent depuis 2007 sur le label de Gojira, et donc font régulièrement les premières parties du groupe. Il se trouve qu’il était 19h40 quand nous sommes entrés dans l’enceinte du Bataclan, on a donc loupé le début du set. Malgré tout, je pense que ce n’était pas trop indispensable de s’attarder sur leur performance. En effet, comme dirait ma grand-mère, I’ nous font tout su’l’mêm’air. Leur performance a dû durer environ 40 minutes, je pense qu’il n’en fallait effectivement pas plus. Cependant, c’était une bonne entrée en matière, ça n’a pas trop excité le public à mauvais escient ou au mauvais timing. C’était bien.

Hypno5e

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Groupe montpelliérain fondé en 2003, Hypno5e rejoint le collectif Murmurlement, qui organise des concerts sur la région. Les petits gars en sont à leur troisième album, et proposent sur scène un mélange entre références cinématographiques, passages très down tempo et coups de pression très réussis. La soirée a commencé à me plaire avec eux : je les ai trouvés plus exigeants mélodiquement que Kruger, avec de la recherche sur les parties chantées. Et donc, les fameux coups de pression, qui étaient légèrement surprenantes et réjouissantes, m’ont fait quelque peu sur-réagir sur Twitter : Ho, c’te #levretteclaquee ! Je sentais également chez l’ami Flesk que ce genre de petite chose lui foutait un peu les poils. Bref, une grande surprise, un bon kif. Au point que je commençais à avoir un torticolis sur mon siège à force de headbanger, et les stars de la soirée n’avaient même pas commencé leur show.

Gojira

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Les vétérans de Bayonne étaient donc les stars de la soirée. Formé en 1996 sous l’égide de Joseph (guitare/chant) et Mario Duplantier (batterie), le groupe s’appelait d’abord Godzilla. Ils n’ont adopté le nom actuel du groupe qu’en 2001. Ils sont reconnus dans la profession pour leur technicité – il est vrai que que Mario est un batteur de dingue, au vu du solo qu’ils nous a fourni – et pour leurs paroles en lien avec la spiritualité, la nature et l’ésotérisme. J’ai été extrêmement séduite, comme vous pouvez en douter, par l’énergie dégagée sur scène, par cet univers pas si sombre que cela pour du métal, et par le truc de dingue qui se passait dans la fosse – même si, agoraphobie et condition physique défaillante oblige, je m’en suis tenue un peu éloignée. Gojira, un groupe généreux au point de faire jouer ses roadies en rappel et au point, pour Mario, de faire du surf sur la fosse. Sympa.

Que retiendrais-je de cette soirée ?

  • J’avais complètement oublié que j’aimais le métal. Ce n’est pas par faute de croiser la route de métalleux depuis deux ans maintenant, mais je me rappelle que, petite, j’ai été formée à toute la crème du métal des années 1970 et 1980, et que je traînais avec des mecs chelous en 4e/3e et en DEUG. Comment j’avais pu oublier comment ça me faisait vibrer les ovaires pour privilégier des sons plus doux et plus matures ?
  • Ah oui, je me rappelle pourquoi j’avais abandonné le métal Rock en Seine, 2009, durant le concert d’Offspring : à force de pogoter avec ma sos’, je me suis pris un gnon et j’ai pété mes lunettes. Mais au-delà de ce trauma, j’ai trente ans, j’ai une santé précaire depuis plusieurs mois, et honnêtement : 
  • Le métal, c’est quand même bizarre comme musique. Je serai incapable de vous chanter un seul riff de guitare de ce qui s’est passé dans toute la soirée. Aucune mélodie ne m’est restée à l’oreille. Je ne me souviens même pas de ce qui s’est passé en vérité. Mais par contre, j’ai vibré. J’ai headbangé. J’ai profité de l’instant. C’était intéressant. Comme si une boule d’énergie me traversait de part en part, que plus rien n’existe dans l’instant, et que tu reprends le cours normal après comme si rien ne s’était passé. Qu’est-ce que c’est que cette musique, bordel de bois ?
  •  Et juste pour la dédicace : Flesk, mais the Pelvis quoi !

Ou comment Gojira a quelque peu été le point d’orgue de tout le chamboulement que ma vie sociale parisienne connaît depuis quelques mois. Nouvelles habitudes au réveil, nouvelles habitudes au coucher, nouvelles fréquentations : et si c’était ça, ma crise de la trentaine ?



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