Voici donc la suite de mon test du tout ressent Nikon AF-S 18-35mm f/3,5-4,5 G. Actuellement possesseur d’un Nikon AF-S 17-35mm f/2,8 D ED, il m’apparait intéressant de comparer ses 2 objectifs car bien que n’appartenant pas à la même gamme (amateur vs pro), il disposent toutefois d’un range de focales très similaires et surtout on peut finalement les acquérir pour un prix quasi identique en visant bien évidemment une occasion pour le 17-35mm (compter environ 600 à 800€ selon l’état).
(Pour rappel, l’offre Nikon en matière d’objectifs zoom grand angle pour capteur plein format)
La version pro, le 17-35mm, est construit pour durer. Son poids en est d’ailleurs une preuve directe. Mais pour beaucoup, ce paramètre sera d’ailleurs un point négatif car il est vrai qu’on y réfléchira à 2 fois avant de partir en promenade. Il a bien sûr comme autre avantage de posséder une ouverture constante à 2,8. Cependant depuis que je l’utilise en reportage, j’ai constaté que, pour obtenir une image avec un piqué homogène entre le centre et les bords, il fallait le fermer à f/4, voir f/5,6. Ces différents constations m’ont conduit à me dire que ce nouveau 18-35mm G répondrait assez bien à mes attentes à condition de retrouver cette homogénéité de piqué dès la pleine ouverture ou presque.
Je tiens à vous dire avant de vous livrer les résultats que d’une part les tests ont été réalisés à l’aide d’un D800, que les photos au format RAW ont été développées dans Lightroom 4 (netteté réglée sur 40, 0.8, 35 et 20) et que, d’autre part, mes tests n’ont été réalisés que sur un seul exemplaire de chaque. Il se peut donc que d’autres trouveront des résultats très légèrement différents.
On commence par le fameux test du mur de brique. Pour ce test, l’appareil a été placé sur pied à environ 2 mètres du mur. Evidemment, à une telle distance, le phénomène de distorsion est particulièrement mis en évidence. Cependant, c’est un bon moyen pour le visualiser aisément.
On constate donc qu’à la plus courte focale (respectivement 18 et 17mm) la distorsion est bien présente. De plus, on peut noter que le vignetage est bien visible sur le 18-35mm.
A la plus longue focale (35mm), on peut noter que la distorsion reste en barillet alors que sur la version pro, on est passé à une distorsion en coussinet . On note toujours un léger vignetage sur le 18-35mm.
La distorsion étant assez aisément corrigible dans un logiciel comme Lightroom, je présente ci-dessous les résultats une fois les corrections appliquées (en manuel sur le 18-35mm). On peut ainsi constater que le Nikon 17-35mm conserve son avantage de sa focale mini un peu plus petite. La différence est toutefois assez faible. Il suffira de reculer de quelques centimètres avec le 18-35mm pour capturer la même scène. Je n’ai pas corrigé ici le vignetage mais lui aussi sera facilement corrigible. On va donc attendre avec impatience que des logiciels comme DxO Optics Pro et Lightroom intègrent ce nouvel objectif.
Passons maintenant au sujet qui intéressera le plus la communauté des photographes : le piqué. Pour cela, je vous présente ci-dessous les résultats comparatifs au niveau du centre, du bord gauche et du coin inférieur gauche d’une image de ce même mur de brique pris à 18/17mm puis 35mm. La quatrième comparaison permet de constater le gain de piqué lorsque l’on ferme ses 2 objectifs à f/8. Les photos ci-dessous ont été zoomées à 50% dans Lightroom, ce qui est assez proche de ce que l’on pourrait observer sur un tirage papier.
Et voici une autre comparaison avec la photo ci-dessous prise en position grand angle et pour laquelle le niveau de zoom au centre dans Lightroom a été poussé à 100%.
(Position 17/18mm – détails centre – cliquer pour voir en plus grand)
Pas besoin de longues explications car je pense que les images sont suffisamment démonstratives. Ce nouveau “petit” zoom grand angle propose donc une nette amélioration du piqué. Cela est d’autant plus remarquable que j’ai présenté ici essentiellement des résultats pris à la plus grande ouverture. Il est facile d’imaginer que le piqué ne sera que meilleur en fermant cet objectif à 5,6 ou 8. Le Nikon 17-35mm f/2,8 montre ainsi ses faiblesses. En fait sa formule optique ne permet plus de répondre aux attentes de capteur aussi défini que celui du Nikon D800 (36MPixels). Il faut en effet bien réaliser que ce zoom est sortie en 1999 ! A ce moment-là, il accompagnait la sortie du Nikon D1 dont le capteur faisait 2,7MPixels. Et, oui !
Ce deuxième test confirme donc pleinement les qualités de ce nouvel objectif grand angle. Celui-ci sera assurément apprécié de ceux qui souhaitent voyager léger tout est étant capable de voir le monde en grand. Pour ceux qui restent intéressés par la qualité de construction de la version pro et qui ont besoin de travailler avec une grande ouverture (f/2,8), il faudra plutôt se tourner vers le Nikon 14-24mm malheureusement difficilement trouvable en occasion et surtout à plus du double du prix (Voir le dernier test de DxO).
Pour compléter mes 2 tests, je vous renvoie également vers le test de ePhotoZine.
L’ensemble des photos en HD de ce test sont téléchargeables en cliquant sur ce lien (attention, le fichier fait près de 60Mo).