Les défaillances d'entreprises ont baissé en janvier de 11,4 % par rapport au mois précédent avec 5 011 cas, mais c'est une erreur majeure de s'en réjouir car la vérité des chiffres est effrayante puisque les défaillances d'entreprises sont en hausse de presque 2 % par rapport à janvier dernier. Incontestablement, les entreprises françaises continuent d'être les premières victimes d'une fiscalité inadaptée et déconnectée de la compétition internationale à laquelle nous devons pourtant chaque jour faire face pour survivre.
Une spirale vicieuse
Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs Le fait que les défaillances restent à un niveau alarmant montre que l'économie française est entrée dans une spirale vicieuse de destruction d'emplois et de baisse d'activité. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, les défaillances d'entreprises représentent directement le coût social d'une fiscalité française inadaptée touchant directement nos entreprises de taille intermédiaire dont nous manquons pourtant déjà cruellement.La crise a été révélatrice des fragilités structurelles de notre tissu entrepreneurial puisque le taux de défaillances des entreprises françaises reste près de deux fois plus élevé que celui des entreprises allemandes.
98 % des entreprises ont moins de 20 salariés !
Et n'oublions pas une chose, si depuis près de dix ans, les courbes de défaillances d'entreprises en France et en Allemagne suivent des trajectoires diamétralement opposées c'est parce que l'Allemagne a un tissu entrepreneurial solide composé d'entreprises en moyenne plus grosses qu'en France et donc moins exposées au risque de défaillance. 98 % des entreprises françaises ont moins de 20 salariés ... et ce n'est malheureusement pas en imposant toujours plus nos entreprises pour tenter de camoufler le gaspillage public contre lequel nous faisons rien que nous allons faire grossir nos entreprises.N'oublions pas une chose, dès que nos entreprises souffrent, ce sont nos salariés qui souffrent. Or, dans les circonstances économiques actuelles (perspectives de croissance faibles, niveau de déficit et d'endettement public élevés), l'amélioration de la compétitivité de nos entreprises à court terme ne peut passer que par l'amélioration de la compétitivité-coût (donc celle qui concerne le travail) car l'amélioration de la compétitivité hors-prix, plus structurelle, relève de facteurs de long terme (innovation, R&D, formation, éducation....) que nous désincitons d'ailleurs massivement en décourageant les investisseurs de placer les capitaux en France…
À propos de l'auteur : Guillaume Cairou est président du Club des Entrepreneurs, p-dg du Groupe DIDAXIS et membre de CroissancePlus.