C’est la conclusion de cette étude de l’Université de Dartmouth menée sur les préférences masculines et féminines pour les traits du visage du sexe opposé. Les résultats, publiés dans la revue PLoS ONE, contredisent l’idée que la beauté humaine est universelle. Plus précisément, ici, pas de menton unique sexy…car l’étude a porté sur la mâchoire de 80 squelettes d’hommes et femmes de 5 régions du monde.
L’hypothèse d’une beauté ou d’un attrait universel (universal facial attractiveness- UFA) signifierait l’existence d’une préférence universelle vis-à-vis de certains traits du visage parce ces traits seraient comme des signes fiables de qualité du partenaire. De nombreuses études ont porté ainsi sur l’attractivité perçue, qu’elles aient été analysées sous l’angle psychologique de la séduction, ou sous l’angle plus scientifique, de l‘évolution. Cependant, expliquent ces chercheurs du département Anthropologie de la Northwestern University, la plupart des études n’ont pas regardé les variations morphologiques au niveau de différentes populations.
Les chercheurs ont donc ici étudié la mâchoire de 180 squelettes masculins et féminins de 9 régions du monde et utilisé un modèle mathématique pour préciser la forme du menton. Ils constatent ainsi d’importantes différences géographiques dans la forme du menton, masculin ou féminin. Or, si les préférences pour des formes particulières de menton sont universelles au sens strict, ces préférences devraient influencer l’évolution du menton et les formes du menton ne pourraient pas différer à ce point, d’une région géographique à une autre.
Ces résultats remettent en question la théorie de la sélection sexuelle de Darwin en ce qui concerne la forme du menton au moins. « Nos résultats », écrivent les auteurs, « suggèrent que la forme du menton est géographiquement variable dans les deux sexes et contestent la notion de sélection sexuelle universelle… sur la forme du menton ». Au moins.
Source: PLoS ONE doi:10.1371/journal.pone.0060681 April 3, 2013 Geographic Variation in Chin Shape Challenges the Universal Facial Attractiveness Hypothesis (Visuel © paffy – Fotolia.com)