Olivia Pope est patronne d’un cabinet de gestion de crises. Elle est entourée d'avocats débutants et confirmés, d'un expert en litige, d'un hacker et d'une détective. Fitzgerald Grant, le président des Etats-Unis, est un vieil ami qui lui demande son aide lorsqu'une de ses assistantes fait courir le bruit qu’ils ont eu une aventure.
Alors que la série vient de débarquer récemment en France sur Canal+, l’occasion est donc parfaite pour revenir sur cette première saison de seulement 7 épisodes. Je viens juste de découvrir la série à cause de l'histoire compliqué entre l'héroïne et le président. Tout le côté passionné de ces deux-là m'a attiré en bonne shippeuse girly que je peut être parfois. Nobody is perfect, surtout pas les critiques. Donc ce bilan sera le plus objectif possible, sauf concernant ce fameux couple. Vous êtes prévenus.
La série en elle-même partage de nombreux points communs avec sa grande sœur Grey’s Anatomy, à commencer par leur créatrice commune : Shonda Rhimes. Elles ont toutes les deux débutées en mi-season, pour remplir les cases horaires vacantes de ABC, y ont rencontrées le succès et furent donc renouvelées pour une saison complète (aux USA, la première en est déjà à sa 9e saison, Scandal à sa 2e, avec des audiences en constante augmentation). Ici, les blouses blanches de Seattle font place aux gladiator in suits de Washington, mais le sujet reste au final le même : les histoires d’amour contrariés. Meredith et Mc Dreamy ont trouvés leurs dignes successeurs dans le duo Olivia+Fitz, quintessence du couple impossible que la ménagère va immédiatement adorer. C’est du pure soap comme Rhimes sait nous décliner à l’infini. Et c’est loin d’être une critique, tant nous sommes beaucoup de spectatrices (moi la première) à aimer ce genre de grandes histoires d’amour romantico–impossible qui illuminent notre quotidien parfois terne. La valeur ajouté indéniable ici reste le choix des acteurs dont l’alchimie est des plus palpables, à chaque fois que Kerry Washington et Tony Goldwyn partagent une scène ensemble. Cela me rappel la même complicité et force des scènes entre Ellen Pompeo etPatrick Dempsey au tout début de leur histoire, et ce fameux will they/won’t they. On retrouve, hélas le même genre de triangle amoureux, avec la femme du monsieur qui complique évidemment la donne.
Goldwyn s’en sort bien dans son rôle de président charismatique. Mais peut être ne suis je pas assez objective, comme Miss Pope perdant ses moyens face à lui et son regard des plus expressifs, sous fond de The Light by The Album Leaff (leur thème musical officiel). Et dire que 23 années plus tôt, nous l’avions détesté dans le film Ghost, brisant le joli couple de Demi Moore et Patrick Swayze. Vieillir lui a été des plus bénéfiques, contrairement à son partenaire d’alors (may he rest in peace) qui avait un peu trop usé hélas de la chirurgie esthétique. Tout comme Dempsey avec GA, la série apporte un second souffle à sa carrière, et de toucher un tout nouveau public.
Par contre, on ne peut en dire autant de l’interprète principale, tant Miss Washington a tendance à surjouer dans son rôle de big boss qui arrive soi-disant à discerner dans les yeux des gens la part de vérité et de mensonge de leur discours. Ce qui est loin d’être toujours le cas. L’actrice se montre plus juste dans ses scènes face au Président des Etats-Unis. En comparaison, le jeu de Bellamy Young dans le rôle de l’épouse bafouée est beaucoup plus intéressant, loin de jouer juste la méchante épouse que l’on peut facilement détester. Bien au contraire. Le personnage de Cyrus, interprété par Jeff Perry, est également très intéressant.
Les quelques problèmes majeurs de cette première saison sont : - les dialogues sonnent parfois creux - lu montage entrecoupé de cet énervant bruit de déclencheur d’appareil photos et succession de clichés qui est tout de suite irritant - trop de musique en fond sonore - ce "paper board" crappy qui fait trop genre loft de hipsters vue et revue dans trop de shows - la partie loi ne peut définitivement pas rivaliser avec The Good Wife et la partie politique avec à la série politique de référence The West Wing (seul point commun, la présence de Joshua Malina au casting, ici en tant qu'assistant U.S. Attorney), ou la toute ressente House of Cards - l’expression des gladiators in a suit... fait plus rire qu’autre chose.
La mise en place des premiers épisodes est quelque peu laborieuse. Les affaires prises en charges par le cabinet manquent d’intérêt et de profondeur. Les deux derniers épisodes sont les plus maîtrisés. L’avant-dernier, fait de flash-backs, permet d’en savoir plus sur la rencontre du couple maudit, mais aussi de comment Olivia a réuni sa fine équipe. Cela permet également d’en savoir plus sur la fameuse équipe de collaborateurs qui entoure Olivia Pope, en particulier l’ex-agent de la CIA/hacker Huck (Guillermo Diaz, bien loin de son rôle d’infirmier gay dans Mercy Hospital). Quand au dernier épisode, il nous permet de découvrir tout ce que cachait l’affaire Amanda Tanner, le fil rouge de la saison, avec ses tenants et aboutissants qui vont bien au delà d’une « simple » histoire de maîtresse. Et c’est là que la série trouve enfin son rythme, qui va s’intensifier en saison 2 pour atteindre des sommets de tension et cliffhangers insoutenables que l’on est loin d’imaginer ici. Si vous avez du mal avec ces sept premiers épisodes, persévérez, vous serez agréablement surpris et deviendrez vite accros et proportionnellement politico-paranos à la limite du soutenable. Vous êtes prévenus.
En regardant cette courte première saison, je ne pouvais m’empêcher de penser à Person of Interest qui en était également à ses débuts l’année dernière. Là où la série de Jonathan Nolan et J.J. Abrams a su tout de suite (que ce soit au travers des scénarios, du jeu d’acteurs, ou de la/du réalisation/montage) se montrer très juste dès son pilot ; tout ou presque est à améliorer dans Scandal (les premiers scénarios, les personnages et le jeu d’acteurs). Au final, comme je l’ai dit plus haut, la série est plus proche de Grey’s Anatomy, le complot politico-judiciaire en plus.
Seule question majeure : où se cachent les enfants du Président ? J’en viens à croire ces derniers sont une pure invention du couple présidentiel. Peut-être que c’est cela, la véritable conspiration de la série…
We Are Gladiators, Gladiators in Suits.