La PARESSE, une prédisposition génétique? – American Journal of Physiology

Publié le 11 avril 2013 par Santelog @santelog

Ne peut-on pas venir à bout de sa paresse? Est-on né comme ça ? C’est la question que se sont posée ces scientifiques de l’Université du Missouri, mais sur le rat, et il n’est pas certain que leur découverte surprenante puisse s’appliquer si simplement à nous autres humains. Leurs conclusions, publiées dans l’American Journal of Physiology, penchent en effet, en faveur d’une prédisposition génétique.

Ces chercheurs de l’Université du Missouri (Etats-Unis) ont examiné les caractéristiques de rats reproduits sélectivement pour être des « rats paresseux » (ici sans ou avec peu d’enthousiasme dans la manipulation d’une roue) et des « rats actifs » (ici très motivés pour courir). Ces chercheurs espéraient trouver des indices sur les origines de la motivation à passer à l’action. Certes, les rats comme les humains sont des mammifères et peuvent donner une idée de ce qui pourrait se produire chez l’homme mais ce rapprochement n’est pas toujours évident.

Des rats actifs et des rats paresseux : 159 rats adultes ont été suivis à l’exercice de la roue et à la course durant 6 jours. Après cette période, les 26 rats (13 mâles et 13 femelles) ayant parcouru les plus longues distances à la course ont pu s’accoupler et ainsi de suite sur 10 générations. Le même processus a été effectué avec une sélection des rats les plus lents. Les chercheurs ont ainsi obtenu 2 groupes de rats, un dit «  paresseux  », l’autre «  actif  ». Alors, l’analyse des caractéristiques de comportement a pu commencer. Il s’agissait des caractéristiques musculaires, le taux de graisse corporelle, des caractéristiques génétiques, en particulier présentes dans le noyau accumbens (la zone du cerveau associée à la récompense et à la motivation et dans les muscles. Voilà les principaux résultats :

·   Les actifs parcourent 8,5 fois plus de distance en moyenne que les paresseux, soit 9.3km en 6 jours, vs 1,1 km,

·   Les actifs courent également beaucoup plus vite,

·   ces différences de comportement ne sont pas liées à des différences de poids corporel ou de masse graisseuse, ni de quantité de nourriture consommée.

·   Aucune différence significative dans les caractéristiques musculaires n’a été observée,

·   l’analyse de l’expression génique dans le cerveau aboutit à une expression différente de 8 gènes selon les groupes dont des gènes connus pour leur rôle dans le développement du système nerveux.

Les chercheurs concluent, sur le rat, à des facteurs principalement génétiques derrière les différences de niveaux d’exercice volontaire. Chez le rat, la paresse serait donc bien un caractère plutôt génétique mais beaucoup d’autres études restent nécessaires pour déterminer si des facteurs génétiques similaires sont également présents chez l’homme?

Source:American Journal of Physiology online April 3 2013 doi: 10.​1152/​ajpregu.​00581.​2012Phenotypic And Molecular Differences Between Rats Selectively-Bred To Voluntarily Run High Versus Low Nightly Distances. (Visuel© Ivan Sinayko – Fotolia.com)

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