L’Australie, terre de tous les dangers… pour les poules
Lorsqu’il débarque de France, le voyageur est généralement déjà renseigné sur toutes les espèces dangereuses de l’Australie : araignées, serpents, crocodiles, méduses… La liste est longue, et pourtant, à moins de s’installer dans le bush (et encore), il croisera probablement plus de possums, de chiens et de cacatoès que de bêtes à la morsure mortelle. Futurs Sydneysiders, vous pouvez ranger votre machette et dormir tranquilles. En quatre ans et demie ici, aux quatre coins du pays, nous n’avons jamais eu de problèmes !
C’est par contre une autre histoire pour les poules, qui ont intérêt à surveiller leurs arrières !
J’en ai la preuve régulièrement sur la page Facebook de mon groupe de permaculture. Parmi les conseils, les liens vers des pétitions diverses et des événements susceptibles d’intéresser l’audience, on trouve régulièrement des questions sur les poules avec d’effroyables récits : retrouvées décapitées, éventrées ou bien tout simplement gobées, les pauvres bêtes doivent parfois être tenues à l’abri dans un poulailler aux allures d’Alcatraz.
Mais qui en veut aux poules ?
Le plus commun semble être le python diamand. Un serpent plutôt impressionant, totalement inoffensif pour l’homme, mais grand amateur de gallinacés. L’un des membres de mon asso a pris une photo de son poulailler : tout semble normal, à part le truc sans plumes derrière le grillage qui semble digérer tranquillement un gros festin…
Vient ensuite le renard. Animal non natif de l’Australie, il est considéré comme une peste ici. Il semblerait même qu’il y en ait plus dans le centre-ville de Sydney qu’à la campagne, si l’on en croit cet article. Les citadins apprentis fermiers peuvent donc craindre les attaques de ces prédateurs qui tuent leur proie, en mangent une partie et revenant quelques jours plus tard emporter le corps pour faire des réserves. Sur la page facebook, les gens aiment décrire l’état de leurs poules après le passage d’un renard… c’est pas joli joli. Pourtant, un jour, je suis tombée nez à nez avec un jeune renard qui jouait au milieu des kangourous. Il cherchait à attraper un insecte volant, les oreilles dressées en avant, comme un chat qui jouerait avec une mouche. Je suis amoureuse des renards depuis.
Les aigles de mer. J’aurais pensé que ceux-ci préféraient le poisson, mais il semblerait qu’ils aiment varier leurs menus de temps en temps. Certains permies vivant au bord de la mer disent qu’ils éventrent leurs poules. Un jour, on a vu un aigle choper un poisson puis le perdre une fois dans les airs. L’aigle a sifflé de rage pendant cinq bonnes minutes. C’était trop drôle.
La ninoxe puissante (powerful owl en anglais). C’est la plus grande chouette d’Australie, elle mesure 60 cm de hauteur et se nourrit de… possums (oui, les mêmes qui font parfois un séjour de convalescence à la maison). Là encore, il semblerait que ce rapace aime se caler une bonne petite poule dans le bidon, entre deux possums. Elle agit de nuit et laisse apparemment ses proies décapitées. Super classe.
Dans tous les cas, il convient de bien protéger ses poules en Australie, que ce soit sur le sol ou au dessus du poulailler, avec un grand arbre par exemple. C’est dommage car moi j’aimerais bien avoir des poules un jour (Denis se réjouit), mais je ne veux pas les enfermer. Devrai-je leur programmer un entraînement spécial ? Il va falloir que je cogite.
En attendant, ces pauves bêtes doivent se raconter des histoires australiennes bien plus effroyables que nous, les humains, et se souvenir du bon temps où elles mangeaient les serpents sur ce lointain continent, l’Europe !