Les socialistes aimeraient s'inspirer du système fiscale américain en vue de pourchasser les Français émigrés à l'étranger.
Par Acrithène.
Le concept fait rêver les socialistes, qui chiffrent à des dizaines de milliards le manque à gagner fiscal de l’émigration. À mon avis, leur estimation comptable est en réalité loin du compte, vu les retombées économiques immenses du fait qu’un grand nombre de nos têtes bien faites fuient à l’étranger. Mais ils prennent le problème essentiellement à l’envers, tant ils observent le monde à travers le filtre du fisc. La perte ne vient pas du fait que l’émigration des élites économiques réduit les recettes fiscales, mais du fait que la fiscalité, entre autre chose, fait perdre à la France des ressources humaines à forte valeur économique. 200 000 Français vivraient aux États-Unis, contre 30 000 Américains en France. Une dissymétrie qui devrait inquiéter.
Mais revenons à l’argument tacite de l’exemple américain. Si les États-Unis le font, c’est que l’idée n’est pas une vilaine chasse communiste. Mais l’analogie aux États-Unis est grotesque, car l’impôt revêt des deux côtés de l’Atlantique des réalités totalement différentes. Le taux de prélèvement obligatoire est de 27% aux États-Unis, contre 45% en France. Certes, le problème est ici un peu plus complexe que le montant agrégé des recettes de l’État, mais c’est un bon proxy des différentiels d’imposition.
Pour visualiser la différence, je vous propose deux cartes. Chacune représente en rouge les pays dans lesquels le taux de prélèvement obligatoire est supérieur au pays considéré (respectivement les États-Unis ou la France), et les autres en vert. Ainsi le citoyen américain peut visiter l’essentiel du monde développé sans se trouver en un lieu fiscalement avantageux relativement à sa patrie. A contrario, une main suffit pour compter les cinq pays ayant un taux de prélèvement obligatoire supérieur à celui de la France.
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