Adoubé par Karl Lagerfeld qui, après son régime Coca Light cherchait des costumes pour loger sa nouvelle silhouette de flûte traversière, Heidi Slimane a tourneboulé les collections masculines de Dior qui ont, par ricochet, rencontré un certain succès, le Kaiser étant un très efficace prescripteur. Mais la comparaison entre ces deux personnages s’arrête là : Karl Lagerfeld est un grand styliste multicorde qui, lorsqu’il se glisse dans les coulisses d’une Maison (avec une majuscule s’il vous plait), laisse son égo sur le palier, et ne cherche pas à dénaturer son histoire par des fantasmes élimés et des images placardées.
A l’inverse d’un Heidi Slimane monocorde qui ressasse les mêmes clichés depuis 20 ans et se garde bien de ranger son ombilic dimensionné par des médias béats. Il nous fait croire qu’il comprend la Maison Saint Laurent et plus pervers encore qu’il comprend les femmes (et les hommes). Or, Heidi Slimane est un créateur sans genre (j’utilise le vocable « créateur » pour être un peu aimable) qui traîne une sensualité d’adolescent qui ne veut pas grandir et remâche son style faussement alternatif passablement démodé. Heidi Slimane dénature Yves Saint Laurent, il ne le réinvente pas, il l’assassine…
Image : Saint Laurent