Selon l'université Polytechnique de Turin, il faut miser sur les influenceurs, mais plus pour diffuser un message que pour peser sur une opinion. En effet, une de ses équipes juge que l'opinion d'un utilisateur ne peut jamais être entièrement fléchie par celles des autres personnes.
L'étude des mécanismes à l’œuvre dans les réseaux sociaux, le rôle des influenceurs et les algorithmes mathématiques mis au point afin de les déterminer parmi d'autres utilisateurs sont aujourd'hui bien connus. L'analyse des interactions à l'intérieur d'un groupe et le suivi de l'évolution d'une opinion, elle, reste toutefois plus marginale. Plusieurs chercheurs de l'Université Polytechnique de Turin, associés à un scientifique de l'Institut de Technologie de Tokyo, définissent une « gossip dynamic » à l'intérieur des réseaux sociaux. Cette dynamique montre, qu'entre autres, la pensée d'une personne ne s'accordera généralement pas tout à fait en un consensus avec celle d'autres personnes de son groupe. En effet, un utilisateur ne saurait être totalement libre d'esprit, et ses opinions actuelles prendront toujours en compte ses propres présomptions de départ.
Du frein à la liberté d'esprit
Ce mouvement particulier, définit par un algorithme mathématique qui suit l'évolution de l'opinion, est basé sur le modèle de Friedkin et Johnsen, qui considère qu'un individu n'adhère à un point de vue seulement jusqu'à un certain degré. L'hypothèse des chercheurs de l'université polytechnique de Turin se fonde sur le même modèle, à la différence que dans leur algorithme, les utilisateurs interagissent par paires choisies aléatoirement. Ce mouvement, définit par un algorithme mathématique qui suit l'évolution d'une opinion d'un utilisateur qui mêle à son opinion actuelle celle de son voisin et ses présomptions de départ. Cette combinaison, appliquée à un réseau social, a montré par la suite que les « préjugés » que les utilisateurs possèdent dès le départ ne changeront pas sur le long terme.
Une découverte pour en faciliter d'autres
Le résultat obtenu est une dynamique des communications dite aléatoire, puisque les utilisateurs choisis ne possèdent pas de liens entre eux et, de plus les oscillations d'opinions sont elles aussi aléatoires par nature. Selon les chercheurs, ces techniques faciliteraient la compréhension d'autres algorithmes basés sur une approche aléatoire, comme l'étude publiée en 2010 par deux des chercheurs, Roberto Tempo et Hideaki Ishii, portant sur les algorithmes aléatoires, le calcul du PageRank sur Google et les systèmes multi-agents.