Une pincée de Daft Punk pour l’énergie électro, quelques accents de Bowie et de Ian Curtis pour la voix caverneuse du chanteur Nicolas Ker, un zeste de David Byrne pour le côté funk blanc... L’alchimie Poni Hoax fonctionne à bloc sur ce nouvel opus décadent et ouvertement sexuel, où il est essentiellement question de baiser des groupies dont on a oublié le nom (“Antibodies”) et de vomir dans une boîte en train de fermer lorsque point l’aube blafarde. De l’hypnose carrée percée de larsens douloureux de “Paper Bride” au piano très Nick Cave de “Faces of water”, le spectre couvert par Images of Sigrid est extrêmement large. “Crash-Pad Driver” sonne comme une version déviante du “Message in a bottle” de Police, tandis que l’hybride disco-rock “Birds in fire” et sa trompette bouchée évoquent la house pervertie du Britannique Trevor Jackson, alias Playgroup.
Outre une production très électro, le secret de la puissance sonore du quintet de Barbès réside essentiellement dans ses claviers, travaillés à quatre mains par Arnaud Roulin et Laurent Bardainne, le leader et compositeur du groupe. Ces deux-là ont semble-t-il très studieusement écouté Giorgio Moroder, dont le haut patronage est sensible sur une bonne moitié du disque. Nicolas Villebrun (guitare) et Vincent Taeger (batterie, percussion) se chargent d’un accompagnement pop-rock plus classique qui laisse s’épanouir des mélodies bien carossées et charmeuses. Quant à cette fameuse Sigrid à laquelle l'album rend hommage, il s’agit d’une jeune femme bien réelle, actrice de son état. Véritable muse, sa silhouette plane sur les treize titres et leur confère un romantisme mystérieux, même si on ne saura sans doute jamais quelle est l’exacte teneur de ses relations avec les membres de Poni Hoax.
En bref : Avec Joakim à la prod, les Parisiens de Poni Hoax pondent un deuxième album ambitieux de pop boostée à l’électro. Sexy, sauvage, et terriblement accrocheur.
Le clip de "Antibodies":
"Pretty tall girls" en live sur Arte:
Leur Myspace
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