Magazine Science & vie

133 - eternite et temps eternel

Publié le 10 avril 2013 par Jeanjacques

L’éternité ne peut se concevoir dans l’abstraction indépendamment d’un objet possédant justement cette qualité d’être en permanence. Il en va pareillement du temps qui mesure la durée de vie d’un étant, lequel cesse d’être dans le temps par sa disparition.

Il nous faut donc distinguer deux catégories d’objets physiques dont les rapports au temps et à l’éternité sont assez radicalement différents. L’éternité est le propre d’un objet  qui demeure éternellement identique en son être sans jamais accéder au temps. Accéder au temps suppose d’être doté d’une durée de vie limitée impliquant un surgissement puis une disparition.

Dès lors, « ce » qui ne naît pas ni ne meurt n’a pas de durée de vie et peut être qualifié d’éternel dans son être. Mais nous resterions dans l’abstraction si nous ne saisissions pas un être concret  possédant ces propriétés d’éternité, car nous pourrions aussi bien qualifier ainsi  les anges ou les Dieux.

Cet être physique éternel, incréé, continu, absolument inerte,  partout présent puisque constituant la substance de l’espace nous l’avons dénommé prématière. Cette prématière n’ex-iste pas au sens ou l’ex-istence suppose un extraction/transsubstantiation à partir de quelque chose d’autre qu’elle-même. Elle n’a pas d’origine, a toujours été « là » et n’a fait l’objet d’aucun acte créateur pour être. Elle n’est donc jamais « entré » dans le temps à l’inverse de la matière qui né, dure et disparaît : la matière ex-iste, la prématière EST sans ex-ister.

Cependant, nous pourrions considérer le cycle naissance/mort de la matière comme participant lui-même du principe éternité. Il ne s’agit pas là de mettre bout à bout une succession de temps limités de sorte qu’un tel continuum ininterrompu s’assimile au temps éternel. Ce qui est éternel, c’est qu’à l’égal de la prématière, les corps de matière/rayonnement ont toujours été, que toujours la matière a existé non seulement dans son essence mais dans sa concrète présence. On ne saurait imaginer dans l’éternité infinie de l’être du cosmos un temps où la matière n’était pas.

Le cycle création /destruction des étoiles et galaxies qui rythme le grand mouvement de l’univers n’a jamais commencé un jour comme jamais  ne finira. Prématière et matière ont donc toujours été, éternellement coprésentes, la matière surgissant de la prématiere et y retournant en un cycle toujours renouvelé. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la notion de temps éternel s’appliquant à la matière générique mais non à chaque élément de la matérialité en particulier qui seule reste dans le temps proprement dit.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jeanjacques 37 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine