Jacques Demy

L'exposition sur Jacques Demy commence aujourd'hui à la cinémathèque française.

Parmis les choses qui ont marqué mon enfance, Jacques Demy en est une. Petite, mes parents me passaient les Demoiselles de Rochefort et Peau d'Ane. Ces films ont été à l'origine de nombreux de mes jeux. Au grand désespoir de ma cousine qui blonde interprétait Delphine alors que j'étais Solange. J'adorais leurs robes, mais je trouvais Gene Kelly trop vieux (j'ai honte aujourd'hui, je vous assure et je m'en repentie. J'étais une enfant, je ne savais pas!!!) et je préférais le forain en chemise bleue. Pour Peau d'Ane j'étais moins difficile, me marier avec mon père me posait moins de problème. Parce que mon père c'est le plus beau et le plus fort, na! Et si en plus il me donne des robes...

Puis j'ai oublié, pas de Jacques Demy pendant mon adolescence. Psychologiquement on doit expliquer ça comme une façon de se construire sans recourir à des modèles ou références parentales. Jusqu'à ce que je retombe sur Peau d'Ane, aux Beaux-Arts. Choc. Flash Love. Je redécouvrait un film que je connaissais depuis toujours ou presque. La baffe quoi!

J'y ai trouvé tout génial. Les différentes lectures possibles, les décors, les costumes, les idées. Peau d'Ane est un film qui peut être vu par un gamin et adoré par un adulte. Si j'avais voulu réaliser un film à partir d'un conte, j'aurai voulu faire Peau d'Ane.

J'ai re-regardé Les Demoiselles, j'ai adoré. La façon dont Demy accorde deux tons, une irrésistible comédie sur l'amour et l'espoir et des touches subtiles de revendications (par exemple la situation d'Yvonne, la mère célibataire des jumelles et de Boubou, les élevant seule, s'occupant de son père et tenant un  bar avec ça).

J'ai dans ma famille des gens géniaux, dont une tante qui avait du Demy en cassette. Pendant les vacances, j'ai vu avec elle Les Parapluies de Cherbourg. Je n'ai jamais vu un film aussi triste. Mais le talent de Demy, comment il mixe les tenues avec les décors, les motifs et les couleurs. Bam, ça y est je suis amoureuse.

Pour officialiser mon amour j'ai réussi à me faire offrir pour Noël (après un an de négociations) le coffret de DVD tout frais sorti de l'intégral. Je me prépare à chaque film comme à une aventure. Avec la peur de plus en plus grande d'être déçue. Ce qui n'arrive jamais (bien que sur Lady Oscar, j'ai quelques doutes). Lola, Parking, Le Bel Indiférrent, je n'ai eu aucun regret. Il m'en reste quelques uns à regarder. Je les égraine comme une droguée avec son reste de substance illicite sachant bientôt que ce sera la fin.

"Le monde enchanté de Jacques Demy" : bande-annonce de l'exposition

Je voulais aller à l'exposition aujourd'hui, mais les aléas de la vie font que  je vais devoir attendre. Bientôt je vous ferais une note, promis. Cinémathèque Française 51 rue de Bercy 75012 Paris