Genre : Science Fiction / Anticipation/ Inclassable
Année : 1975
Durée : 1h40
L'histoire : Sur une route déserte, une jeune fille tente d'échapper à un conflit qui semble opposer les hommes aux femmes. elle finit par trouver refuge dans une grande batisse ou elle va rencontrer divers personnages demeurant à l'écart du monde.
La Critique De Titi70 :
Après avoir parlé du film Le Souffle Au Coeur, continuons à évoquer le cinéaste Louis Malle avec ce qui reste sans doute son film le plus insaisissable et particulier, je veux parler de Black Moon, réalisé au milieu des années 70.
Le cinéaste y reunit notamment Cathryn Harrison, Joe Dallesandro (acteur fétiche de Paul Morrissey et d'Andy Warhol) et Alexandra Stewart, alors compagne du réalisateur avec qui elle a eu une fille et qui fait également une apparition dans le film.
D'emblée, le réalisateur prévient au début du film : "il n'est pas demandé au spectateur de rechercher une trame logique à cette œuvre mais plutôt de le recevoir comme on le ferait d'un rêve, de se laisser impressionner par des sensations et des images." En clair, Louis malle nous invite à un voyage auquel il convient de s'abandonner, sans chercher ni logique, ni cohérence ou raisonnement.
L'histoire commence de manière banale sur une route déserte où roule Lily, une jeune adolescente qui commence par écraser un animal avec sa voiture. Après s'ètre arrêtée quelques secondes, elle repart et des explosions autour d'elle se font alors entendre.
Stoppée par des soldats, Lily assiste silencieusement à l'exécution de plusieurs personnes par les militaires. L'un d'eux, s'apperçoit qu'il s'agit d'une fille (l'adolescente avait caché ses long cheveux sous un chapeau) pointe son arme et vise l'adolescente qui prend la fuite et se retrouve dans une vaste demeure.
Jusqu'ici, le film suit un cheminement logique qu'il est facile de décrire, mais c'est à ce moment que les choses se compliquent et prennent la forme d'une introspection mentale, car peu à peu, on réalise que tout est uniquement dans la tête de Lily.
S'enchainent ainsi une vieille femme qui se nourrit uniquement au sein de sa fille, une licorne assez moche qui parle, des enfants nus qui se baladent dans le parc de la demeure et un couple qui agit comme si il ne voyait pas la jeune fille.
On navigue ainsi au rythme de scènes toutes plus bizarres les unes que les autres, alternant entre le pur cinéma d'auteur dans ce qu'il a de plus lent et de démonstratif, et le spectacle d'avant garde.
En témoigne notamment ce curieux opéra avec les enfants où le couple se maquille tandis que les gamins chantent plutôt mal et que Lily est au piano. Tout se passe la nuit et au matin, la jeune fille est seule. Ou encore cet aigle qui entre dans la maison et ne semble pas vouloir en sortir.
Bref, Black Moon est un spectacle vraiment particulier. Pourtant, le spectateur que je suis est resté fasciné par cette expérience cinématographique unique. Nul doute que cette oeuvre ne plaira pas à tout le monde, à l'instar de la démarche de Louis Malle lors de la sortie du film qui reçut tout de même un prix au César.
A chacun de savoir si il veut tenter le voyage ou pas, mais nul doute que pour ceux qui recherchent un cinéma diffèrent, Black Moon reste une curiosité de choix.
Note : ????, mais 18/20 pour l'imagination.