La critique
Comédie romantique, success story, portraits de femmes :un habile mélange
Depuis des années, Lola (Laura Ramsey) s'entraine pour devenir une danseuse professionnelle. Mais la gloire peine à arriver et en attendant elle travaille comme facteur et passe son temps à papoter avec son meilleur ami gay. Ce dernier éveille en elle une subite passion pour la danse orientale en lui faisant découvrir les performances d'une danseuse egyptienne : Ismahan (sublime Carmen Lebbos). Mais les préoccupations de Lola ne sont pas qu'artistiques, cette blonde un peu futile rêve aussi et surtout de trouver le prince charmant. Et si la chance venait enfin à elle ? Elle rencontre en effet un homme egyptien séduisant et romantique. Coup de foudre...et déception. Le prince charmant devant rentrer dans son pays, Lola décide de tout quitter pour le retrouver. Mais une fois sur place elle va rapidement déchanter. Le coeur brisé, la danse comme unique passion, cette jeune femme idéaliste va tout faire pour convaincre la star Ismahan de lui enseigner la danse du ventre et tenter de réaliser ses rêves. Whatever Lola wants, Lola gets ?
Nabil Ayouch livre avec Whatever Lola Wants un film charmant et rafraichissant, parfait pour se divertir tout en ne mettant pas sa conscience au placard. Son nouveau long métrage est un mélange subtil et réussi de différents genres cinématographiques. Au début nous retrouvons les aspects des comédies romantiques new yorkaises avec la fameuse recherche du prince charmant puis suivent un côté success story mais surtout un portrait creusé et sensible de deux femmes à priori opposées. Lola, jolie américaine libérée et Ismahan, prodigieuse danseuse egyptienne victime du poids de la tradition. Car qu'on se le dise, être une femme et vivre en Egypte est loin d'être toujours une partie de plaisir, surtout en partant du point de vue des occidentaux. Pas possible de coucher à l'hôtel sans donner tout un tas de détails, pas possible de danser dans un bar sous peine de passer pour une prostituée...Alors imaginez ce qu'a dû endurer la pauvre Ismahan qui a pratiqué l'adultère !
D'un film au sujet casse gueule, le réalisateur parvient à tirer une oeuvre juste et subtile tout en s'appuyant sur des ficelles scénaristiques assez grosses pour rendre le propos accessible à tous. On ne se lassera pas de l'apprentissage de notre Barbie (Lola est considérée comme exotique en Egypte) apprenti danseuse du ventre et cette comédie sensible comblera les cinéphiles de tous horizons. Un film de la réconciliation, ensoleillé, enjoué, bien joué et bien amené. Ca fait plaisir.