L’économie semble parfois revenir à des considérations bien simples. Le précédent quinquennat restera célèbre notamment pour l’invraisemblable - fausse – polémique sur l’ouverture des Champs-Elysées côté soleil (zone touristique) alors que le côté à l’ombre devait demeurer fermé le dimanche. Pour le précédent Président il était surtout question de mettre fin à certaines incohérences flagrantes qui existent toujours au niveau des commerces. En effet, au-delà de la question du travail le dimanche pour les salariés se pose également celle de l’ouverture de certains magasins spécialisés pour les clients.
Une étude réalisée par l’Institut CSA pour la Fédération des Magasins de Bricolage (FMB) pointe du doigt l’incohérence qui persiste entre les magasins de bricolage (Leroy Merlin, Castorama, etc.), les magasins d’ameublement et de jardinerie. A en croire la loi, le dimanche peut donc être consacré à refaire son jardin (pour les 5à% de Français ceux qui en ont un), à acheter des meubles mais il n’est pas possible d’acheter des clous et un tournevis pour les monter…!
Délits d’Opinion donne un coup de projecteur sur une incohérence économique, sociale et politique dont notre pays semble avoir le secret !
« Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant ». La bible hier, l’accélération des rythmes de vie aujourd’hui. Les Français expriment de plus en plus le besoin de « se reposer » 68% » et de « passer du temps en famille » (63%) quand vient le dimanche. A en croire cette étude, plus de 4 Français sur 10 (42%) affirment devoir utiliser leur samedi pour « faire les choses que l’on n’a pas le temps de faire la semaine », preuve de l’accélération constante du rythme de vie, notamment en Ile-de-France.
Le dimanche est donc désormais une journée de repos mais aussi « d’autoproduction domestique ». En effet, plus d’un Français sur deux confient utiliser la journée du dimanche pour s’occuper de son intérieur ou de son jardin. Dans le détail, 52% des Franciliens indiquent regretter la fermeture de certains magasins ce jour là. Ils sont même 72% à souhaiter l’ouverture des magasins le dimanche pour faire leurs achats dans les magasins de bricolage. En effet, alors que la maison semble redevenir un endroit clef de la sociabilisation (entre amis, avec la famille), les activités qui s’y rapportent comme le bricolage ne devraient pas être empêchées à en croire le sociologue Jean Viar.
Devenu sport dominical national, le bricolage est plébiscité par une majorité de Français : 61% de la population déclare pratiquer cette activité le dimanche. Moment de partage, de détente mais aussi moyen de créer à moindre coût, le bricolage concerne tous les Français, quel que soit leur niveau de revenu.
Or, les magasins de bricolage ne disposent pas des autorisations d’ouverture le dimanche. Une situation ubuesque ignorée par 58% des Français et que 71% d’entre eux trouvent injustifiée. Enfin, à la question de la possibilité d’autoriser les salariés qui le souhaitent à travailler le dimanche contre un salaire revalorisé, 82% des personnes interrogées se sont déclarées favorables.
La France, pays qui devait voir la courbe du chômage croitre pendant encore quelques mois est donc un pays bien étrange qui autorise l’ouverture des magasins de jardinage depuis 1983, eux d’ameublement depuis 2008 mais pas les enseignes de bricolage. Sans raison valable mais avec des conséquences évidentes en termes de dynamisme économique, de pouvoir d’achat et de chômage. Les Français sont vent debout, marteau et scie à la main. Il ne reste au gouvernement qu’à corriger l’une des incohérences économiques les plus incompréhensibles qui persiste encore en 2013 !