Pour éviter aux patients des opérations à répétition, des dispositifs bio-dégradables pourraient être installés à l'intérieur du corps. Une technologie qui s'adapterait, par ailleurs, aux appareils électronique classiques.
Une équipe de scientifiques de l'Université de l'Illinois s'est penchée sur la conception de petits appareils électroniques qui pourraient être implantés dans le corps humain pendant une durée spécifique puis se dissoudre sans danger. Ceux-ci, qui s'inscrivent dans des dispositifs dits "transitoires" sont déjà utilisés en médecine. Par exemple, lors de l'utilisation d'une suture à fils résorbants. Les fils utilisés pour ce type de suture sont éliminés dans les tissus progressivement. Pour mettre au point ces dispositifs bio-dégradables électriques, les scientifiques ont repensé chaque composant d'un système. Ils ont combiné des matériaux bio-compatibles comme le silicone pour le circuit intégré, le magnésium comme conducteur et des couches d'oxyde de magnésium et de soie qui, selon l'épaisseur, définissent la longévité du système électrique.
Des tests en laboratoire concluants
Exposée à de l'eau ou à des liquides corporels, cette couche dite d'encapsulation disparaît. Trente minutes plus tard, les connections électroniques commencent à se dissoudre à leur tour et l'appareil cesse de fonctionner. Ces dispositifs transitoires représentent une avancée majeure en médecine. Ils pourraient permettre par exemple, de soulager la douleur d'un patient ou lutter contre une infection sans avoir besoin d'une nouvelle intervention chirurgicale risquée. Les tests effectués par l'équipe de John Rogers sur des souris de laboratoire se sont révélés concluants. Les dispositifs transitoires, producteurs de chaleur localisée, ont empêché la formation de bactéries tout en facilitant la croissance osseuse et la cicatrisation.
Caméras, appareils photos ou mobiles pourront eux-aussi se dissoudre
John Rogers souhaite étendre ses recherches à d'autres domaines. Que faire de son portable lorsqu'il est cassé ou de sa caméra numérique lorsqu'elle tombe en panne ? Il est parfois moins couteux de racheter l'objet en question que d'effectuer des réparations. Notre premier réflexe : le jeter. Mais que se passerait-il si ces objets obsolètes disparaissaient tout simplement ? Certaines entreprises pourraient, il est vrai, abuser de cette technologie biodégradable en obligeant les consommateurs à renouveler sans cesse leur équipement. Mais cette technologie pourrait en revanche permettre de résoudre le problème des décharges électriques géantes qui ne cessent d'apparaître aux quatre coins du globe, au grand dam des écologistes.