Quatrième épisode de la série, Gears of War Judgment prend la forme d’un prologue se situant aux premiers jours de l’invasion locuste. L’occasion de découvrir que Baird et Cole n’ont pas toujours été les comiques de service que l’on connaît bien, ainsi que de fournir aux fans un retour un peu trop marqué aux bases du jeu vidéo.
Baird commence l’aventure en bien mauvaise posture : accusée de crime de guerre, son escouade doit justifier ses actes sous peine de finir devant le peloton d’exécution. Simple prétexte à étriper du locuste, l’histoire manque clairement de ce côté spectaculaire qu’on appréciait tant dans les anciens volets de la série. Judgment se rapproche en effet d’un jeu d’arcade avec ses missions d’une quinzaine de minutes qui se déroulent toujours de la même manière : on se retrouve projeté dans une arène fermée où on doit éliminer tout ce qui bouge en engrangeant le plus de points possibles.
Ce côté arcade est exacerbé par le Smart Spawn System, qui permet aux ennemis d’apparaître de manière aléatoire à chaque essai, à la manière de Left 4 Dead. La restriction à deux armes permet également de varier les affrontements puisqu’il vous faudra souvent renouveler votre stock. On appréciera à ce titre les nouveaux fusils qui se montrent très efficaces.
Judgment pousse plus loin le principe de la campagne arcade de Gears 3 en vous récompensant par des étoiles à la fin de chaque mini-niveau. Si vous choisissez de déclassifier la mission, elles seront plus faciles à obtenir, mais la difficulté augmentera : réduction de la visibilité, armes imposées, temps limité pour finir la mission… le principe est sympathique mais a tendance à trop se répéter, d’autant que cette option est la seule manière de retrouver le challenge habituel de la série.
Les étoiles ainsi obtenues débloqueront une seconde campagne en guise de bonus level. Propulsé en plein Gears 3, toujours à la suite de Baird et Cole, le joueur retrouve alors ses marques. La progression classique de la série, bien moins hachée, est très agréable malgré les phases de jeu aux airs de déjà-vu. Affronter des tickets explosifs dans la brume serait original si Gears of War 2 ne nous avait pas proposé la même séquence dans le noir…
Les locustes ont inexplicablement disparu en multi
Une fois le coopératif terminé (Judgment est encore moins adapté au jeu en solo que ses aînés), on se jette donc sur le multijoueur en espérant toujours plus de contenu. Seulement voilà, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent : quatre modes de jeux dont le chacun pour soi inutile sur seulement quatre cartes, ça ne fait pas bien lourd. On appréciera le mode Invasion, fusion des modes Horde et Beast qui demande à une équipe de soldats de défendre un point contre les assauts des locustes, d’autant plus que l’ajout de classes côté CGU donne un petit côté stratégique à l’ensemble qui n’est pas sans rappeler l’Attaque/Défense de TF2.
Le problème des autres modes, outre qu’ils ne proposent que des affrontements entre soldats, c’est que les gadgets des classes sont accessibles à n’importe qui. Le combo fusil à canon scié/grenade téléguidée (qui permet de voir à travers les murs) est ainsi bien trop puissant, ce qui ruine complètement les parties. La pilule des quatre cartes à quant à elle du mal à passer quand on voit le Season Pass à 20 euros nous en promettre six autres à venir…
Le mode invasion est une vraie réussite
7
/10
Note JDG
FainéantVous l’aurez compris, cet épisode de Gears se contente de remplir son contrat de spin-off : la campagne très arcade est efficace mais sans grandeur, et l’arrivée réussie des classes en multijoueur est contrebalancée par le très faible nombre de cartes. Les fans apprécieront de se défouler en compagnie de leurs amis en retrouvant le gameplay de la série, mais on ne conseillera pas le jeu avec un enthousiasme débordant.
P.S : Un code permettant de télécharger le premier Gears of War est offert avec Judgment. Ça n’est pas grand-chose vu le prix auquel on peut actuellement trouver le jeu, mais c’est toujours ça de pris.