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Iron man

Par Rob Gordon
Iron manL'année 2007 n'avait guère été brillante côté super-héros, du nullissime Ghost rider à un Spider-man 3 relativement décevant. Attendu au tournant, Jon Favreau répond aux attentes avec une facilité désarmante. Son Iron man tient parfaitement le choc, faisant office d'ouverture ultra alléchante pour ce qu'on espère devenir une franchise, mais constituant également un excellent film en tant que tel, qui devrait faire le bonheur de l’ensemble du public. Fruit de la discrète montée en puissance d’un cinéaste qu’on n’attendait pas là si tôt, Iron man n’oublie rien ni personne. Ni les béotiens, qui pénètrent dans l’univers de Tony Stark comme s’ils l’avaient toujours connu, ni les fans inébranlables du comic, ravis de constater que si un considérable travail d’adaptation a été effectué, il respecte en tout point l’esprit et les conventions du matériau d’origine.
En deux heures rondement menées, Favreau démontre qu’il est possible de mêler blockbuster et film d’acteurs, et qu’un action movie peut se faire convaincant sans pour autant sombrer dans une hystérie bourrine qui ne sied qu’aux amateurs de Michael Bay. Avant d’être un gros machin plein d’effets spéciaux, Iron man est d’abord un film d’hommes, porté de bout en bout par un Robert Downey Jr. au top de sa forme. Souvent hilarant, toujours habité, il crève l’écran et s’impose comme le seul et unique acteur capable de ne pas trahir ce Tony Stark cynique, dragueur, plus attachant (et à peine moins complexe) que tous les Bruce Wayne de la Terre. Il se passe un sacré laps de temps avant que Stark n’entre dans le costume du super-héros, mais ça n’est pour une fois pas très grave, tant la coolitude totale du bonhomme semble suffire à remplir un film entier.
Il serait cependant regrettable de réduire le film à son fort potentiel séduction : car Iron man est porteur d’une vraie mythologie super-héroïque ainsi que d’un message politique forcément manichéen mais tout de même assez couillu. Qu’importe si le grand méchant du film se révèle tardivement et ne nous offre finalement qu’un seul véritable climax, d’ailleurs pas tout à fait assez explosif pour scotcher. L’important ici, c’est l’esprit, l’ampleur et le réalisme (si si) de l’univers peint par Jon Favreau. Parfois un peu passe-partout mais terriblement efficace (grâce soit rendue à la photo de Matthew Libatique), sa mise en scène enveloppe Tony Stark / Iron man d’une tendresse et d’une admiration sans bornes. En réveillant le mioche qui était en lui, Favreau a su débusquer celui qui sommeillait en nous. D’où un spectacle jouissif et pas con pour deux sous, qui passera sans difficulté le cap de la seconde vision et révèlera sa véritable qualité une fois relié aux prochains opus. Vite, la suite.
8/10
(également publié sur Écran Large)

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