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6 comédies romantiques récentes qui ne sont pas 'Quand Harry rencontre Sally'
Publié le 09 avril 2013 par ExnightLa comédie romantique est "à la mode" en France. Le genre a toujours eu mauvaise presse mais depuis L'Arnaqueur, tout le monde veut en faire. Ca peut rapporter gros, vous voyez... Et ils veulent tous les faire "à l'américaine". Normal. Ils ont inventé le genre (et ses codes). Alors dans les interviews de nos scénaristes/réalisateurs maison, on peut lire des choses comme "on a voulu rendre hommage aux comédies romantiques de Nora Ephron, comme Nuits Blanches à Seattle ou Quand Harry Rencontre Sally mais avec un peu une dose de modernité 'à la Apatow'". On peut également lire régulièrement des trucs comme "on s'est inspiré des comédies romantiques des années 30 et 50 pour le côté glamour". Parfois, ces gens, j'ai envie de les croire. Sincèrement. La bande-annonce donne cette sensation "d'hommages réussis". Je vais donc voir les films... Et là, j'ai juste envie de vomir.
Est-ce que ces gens comprennent vraiment ce qu'ils font ? Ont-ils réellement vus ces films ? Ont-ils ressenti quelque chose en les voyant ? Leur coeur s'est-il un minimum mis à battre ? Parce qu'en voyant leurs films, on a juste l'impression que le truc à l'écran a été écrit par un robot programmé pour balancer tous les poncifs, les personnages stéréotypés et autres situations vues et revues depuis des décennies dans des "produits" hollywoodiens eux-mêmes souvent écrit par la version Premium (plus chère) de ce robot. Ces gens ont-ils compris que la comédie romantique n'est pas juste ce genre commercial pour midinettes dans lequel il suffit de montrer une histoire d'amour sur le ton de l'humour ? Visiblement non.
Pourquoi ne veut-on pas comprendre, en France, que la comédie romantique n'est pas une "formule" ? Faut-il vraiment brûler tous les exemplaires de STORY de Robert McKee, probablement l'inspiration principale pour Le Livre des Morts de Evil Dead, ce livre capable de libérer tous les démons de l'univers en le lisant ? Oui, ce livre, c'est le diable, l'antechrist, le pire ennemi de tout scénariste avec un minimum de dignité et d'éthique.
Il est donc important de rappeler que la comédie romantique, pour être réussie, doit faire plusieurs choses.
D'abord, elle doit faire croire à l'amour entre deux personnes, d'où ce mot à ne jamais oublier : l'alchimie. Une romcom sera toujours ratée quand un producteur se sera contentée d'aligner deux stars bankables qui n'ont rien à faire ensemble sans se préoccuper de l'étincelle qui peut naître de leur rencontre. Ensuite, elle doit être drôle. Et l'humour ne passe pas nécessairement par des éclats de rire bien gras. La tendresse est parfois (souvent) un bien meilleur allié de l'humour que les blagues pipi-caca (même s'ils peuvent êtres complémentaires). Enfin, la comédie romantique doit dire quelque chose. Une histoire d'amour n'est pas une vraie histoire de cinéma si elle ne dit rien sur la société, sur le sentiment ou sur les relations entre individus. Et pour ça, elle doit être pourvue de personnages tangibles et sincères qui ressemblent à vous et à moi. Pas à des êtres sans fond qui n'auraient d'autres problèmes que "trouver l'amour".
La comédie romantique doit servir à comprendre l'amour : pourquoi tombe-t-on amoureux ? comment tombe-t-on amoureux ? Voilà des questions que chaque scénariste de romcom devrait se poser. Voilà des questions auxquelles chaque scénariste de romcom devrait essayer de répondre. Et malheureusement, peu se les pose, plus occupé, sûrement, à singer des formules lues dans des livres.
Les meilleures comédies romantiques répondent à ces trois exigences. Nora Ephron, Cameron Crowe, Woody Allen se posent ces questions et, par conséquent, répondent aux trois exigences sus-mentionnés. Leurs films en sont la preuve concrète. Mais d'autres, moins visibles, moins reconnus, se la sont posés. C'est souvent moins abouti, peut-être moins ambitieux. Toutes ces exigences ne sont peut-être pas remplies entièrement mais ils ont essayé.
Voilà donc quelques comédies romantiques hollywoodiennes récentes (des années 2000) qu'aucun scénariste/réalisateur français ne cite jamais dans ses interviews mais bien plus réussies (et humbles) que leurs produits formatés, stéréotypés et sans imagination qu'ils veulent nous faire passer pour des petits bijous d'humour et de romantisme.
A Lot Like Love (2005)Voilà un exemple de comédie romantique qui nous apprend beaucoup sur l'amour des années 2000, sur la simplicité à faire des rencontres mais aussi à se retrouver bloqué par l'ambition et les aléas de la vie. C'est vrai qu'il y a beaucoup de Quand Harry rencontre Sally et de Annie Hall dans ce film. C'est vrai aussi qu'il n'atteint pas tout à fait ce niveau. Mais peu importe car il donne à voir une relation sincère et très "down-to-earth" entre un garçon et une fille. Et aussi bizarrement que cela puisse paraître, l'alchimie entre Ashton Kutcher et Amanda Peet fonctionne à merveille. Il semble y avoir une vraie vérité dans le sentiment. [Bande Annonce]
She's Out My League (2010)Voilà une comédie romantique qui semble partir du postulat de la comédie pipi-caca mais qui n'oublie jamais la tendresse et surtout de parler du sentiment, des raisons profondes qui nous font tomber amoureux d'une personne plutôt que d'une autre. Par exemple : la scène de l'éjaculation précoce. La scène est assez drôle sur le coup dans le genre "American Pie". Mais elle se transforme vite. Elle évolue vers la gêne, la honte et inexorablement par la douleur. Cette scène finit par faire mal. Et tout le film est à cette image : entre humour gras, tendresse et discours plutôt fin sur l'amour. Le jeu de Jay Baruchel, tout en fébrilité, y est pour beaucoup. Mais son alchimie avec Alice Eve joue sans aucun doute. [Bande Annonce].
No Strings Attached (2011)Voilà une comédie romantique qui n'avait, sur le papier, aucun intérêt. Faux. Tout faux. D'une part parce que le couple le plus improbable du monde sur le papier (Natalie Portman / Ashton Kutcher) fonctionne à merveille à l'écran. Et je n'ai aucune idée de la raison (mais je crois qu'il y a un énorme malentendu sur Kutcher qui date de Demi Moore/Punk'D). D'autre part parce que le film encapsule une bonne partie de la psyché des vingtenaires/trentenaires des années 2000 partagés entre amour et ambition, entre sentiments et sexe, entre facilité et responsabilité. Pas étonnant que Liz Merriweather, la scénariste du film, soit aussi la créatrice de New Girl. [Bande Annonce]
Return To Me (2000)Voilà une comédie romantique qui semble tout droit tiré d'un roman de Marc Levy. L'histoire : un homme tombe amoureux de la femme à qui on a greffé le coeur de sa femme décédée. Pourtant, le film fonctionne. Pour trois raisons. D'abord, parce qu'il n'est pas dans le "concept à tout prix". C'est un prétexte. Un prétexte pour parler de solitude et de la façon dont on tombe amoureux. Ensuite, parce l'alchimie entre David Duchovny et Minnie Driver est magique (avec prestation géniale de Bonnie Hunt, la réalisatrice, dans un rôle assez similaire à celui qu'elle tenait dans Jerry Maguire). Enfin, parce que le film est d'une sincérité, d'une fraîcheur et d'une tendresse incroyable. [Bande Annonce]
Fever Pitch (2005)Voilà une comédie romantique qui confirme plusieurs choses. D'abord que les frères Farrelly ne sont pas seulement des étudiants attardés mais surtout de grands romantiques. Ensuite que Drew Barrymore est une amoureuse toujours parfaite. Enfin que son alchimie avec Jimmy Fallon est parfaite. La longue scène dans laquelle Jimmy Fallon veille sur une Drew Barrymore malade est une parfaite illustration de ce qu'il faut faire dans une comédie romantique : être simple, tendre, sincère et drôle. Car, parfois, il ne faut pas aller chercher loin les grands moments de cinéma. [Bande Annonce]
Little Manhattan (2005)Voilà une comédie romantique qui se contente de rappeler les bases. Comment naît l'amour ? Comment apprend-t-on à aimer ? Comment différentier l'amour de l'amitié ? Des questions auxquelles les adultes ont déjà bien du mal à répondre. Alors pour un petit garçon en culotte courte, imaginez. Le concept du film permet donc de revenir aux fondamentaux, en se passant du cynisme et des vannes de cul. Juste le sentiment. Tenter de comprendre comment il fonctionne. On dirait du Woody Allen. Compliment ultime. [Bande Annonce]