Le temps que je passe chaque jour dans les transports en commun empiétant largement sur le temps que je consacre a ce blog, il n’y a plus grand chose de nouveau a lire ici mais bon…
Les transports en commun, le train quoi, qui est toujours la même réjouissance surtout en ces jours ou il a plu et ou les intempéries ont perturbe le trafic. Les lignes a Tokyo étant enchevêtrées comme un plat de ramen, c’est le nid idéal pour un effet papillon (un pet de papillon a Sidney et ça sent la merde a New York…). Dans le cas présent, une ligne qui prend du retard -disons 5 minutes a cause du vent- accumule une foule de passagers supérieure a la normale (normale déjà supérieure au raisonnable) , foule qui veut absolument pas attendre le prochain train vu qu’il y déjà a du retard ,a tel point que ça provoque une cohue qui retarde les trains au transfert de telle gare, et ainsi de suite. La cohue retarde les autres trains de milles façons, mais en général c’est a cause du temps pour faire rentrer tout le monde, dégager les membres coincés dans les portes, taper sur les bouts de parapluies qui dépassent, etc… Ça peut même aller jusqu’à arrêter la ligne parce quelqu’un est tomber sur la voie, poussé par le flot humain (heureusement c’est relativement rare).
Conséquences : désormais je regarde la météo le soir et si l’on annonce de la pluie je sais que je n’ai plus qu’a avancer mon réveil d’une demi-heure…
Autre détail sur les trains a Tokyo, c’est qu’ils sont de temps en temps l’abri des sans-abris. J’en avais déjà vu quelques-un et eux avaient au moins pour chance d’avoir de la place (rapport au fait que la société les a exclu du monde ou l’on peut prendre des douches) , mais ce matin ça valait vraiment le coup de prendre une photo… Par dignité je ne pense pas que quelqu’un l’ai fait mais la vendre a un gossip aurait été fructueux. Pour décrire brièvement l’image, un sans-abri comme malheureusement on en a déjà tous vu, accroupi en train de manger par terre ce que ses seules bagages, les sacs poubelles qui l’entouraient, pouvaient lui apporter. Et dans un périmètre d’à peine 2 mètres autour, des gens qui ne disent rien. Personne n’aura même pas eu l’idée d’aller prévenir un personnel de la gare. Je ne sais pas combien de stations il aura fait comme ça le pauvre.
Vous allez me dire, “et toi alors, t’as été prévenir quelqu’un?”. En France ou dans un pays non xénophobe je l’aurais fait mais la on m’aurait au mieux pris de haut, au pire chercher des noises. Le Japon, un pays xénophobe ? Pourtant ils n’expulsent pas les sans-papiers eux… Ben oui, parce qu’ils ne laissent entrer quasiment personne. Et ils font tous ce qu’ils peuvent pour faire chier ce qui sont rentres… Quand en France on se bat contre la discrimination a l’entrée des boites de nuit par exemple, et bien au Japon un propriétaire peut afficher sans crainte qu’il ne loue exclusivement qu’aux personnes d’origine japonaise. J’imagine en France le type qui écrit dans le journal “annonce réservée aux Blancs”, ça amuserait les médias pendant quelques temps…
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 19 avril à 02:14
Bonjour, J’ai lu avec intérêt ton article étant moi-même Tokyoïte depuis 10 ans et je souhaite y apporter quelques remarques. Je suis d’abord étonné que tu critiques autant le système ferroviaire japonais, celui-ci étant reconnu mondialement comme l’un des plus performants et surtout l’un des plus ponctuels. Avant d’habiter Tokyo, j’ai habité la banlieue parisienne pendant 10 ans et je prenais tous les jours le RER. J’ai connu les mêlées de rugby où tu es littéralement porté jusqu’à l’intérieur du wagon, les retards fréquents, sans parler des grèves qui pénalisent des millions de personnes. Je garde un souvenir marquant de celle de 94 (sous le gouvernement Juppé) où durant trois semaines, j’ai dû prendre ma voiture pour me rendre dans le coeur de Paris. 4 heures pour faire 20 kilomètres. Certes les trains sont bondés aux heures de pointe comme dans toutes les grandes métropoles, mais tu oublies de mentionner que les voyageurs attendent sur le quai en files de deux personnes, et qu’ils laissent sortir les passagers avant d’entrer eux-mêmes dans le wagon. Quant à la xénophobie japonaise, il ne faut pas le nier, elle existe (peuple ethno-centrique, population étrangère plus ou moins égale à 1% de la population totale, hommes politiques stupides aux comportements et aux déclarations limite racistes) mais en faire une généralisation n’est pas honnête intellectuellement. Demande-donc aux jeunes de banlieue d’origine maghrébine ou africaine en France s’ils ne souffrent pas du racisme et de la discrimination. Je voudrais terminer en disant simplement que le Japon est un pays qui requiert beaucoup d’efforts de compréhension et d’adaptation mais qu’il n’est pas impossible de s’y faire une place, même pour un occidental, à condition de se défaire de ses préjugés et surtout de le vouloir. J’espère que le mal-être que tu ressens actuellement à Tokyo va se dissiper peu à peu.