Here's Willy Moon : un premier album épatant

Publié le 09 avril 2013 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Il a débarqué l'an dernier avec des vidéos somptueuses sur lesquelles il apparaissait cheveux impeccablement gominés, costume tiré à quatre épingles et danse syncopée dans un noir et blanc léché.

Classe.

D'ailleurs dès le départ, j'étais un peu subjuguée. J'avoue.

Et j'ai eu l'occasion de le voir se produire sur scène pour sa deuxième date en France (au printemps de Bourges 2012, qui faisait suite à une première apparition au Silencio). Sur scène il est à l'image de ce qu'il défend sur pochette et vidéo, un peu obsessionnel peut être : on sent qu'il ne laisse pas beaucoup de place à l'improvisation et du coup le live manque un peu de folie mais objectivement c'était impeccable. Un peu court mais il avait alors seulement un EP à défendre. Depuis, les choses ont changé.

Car c'est de l'album que je vais te parler maintenant : "Here's Willy Moon", sorti hier (8 avril).

Les 12 morceaux de l'album s'inscrivent parfaitement dans la continuité de ce à quoi nous avait habitué l'artiste : une esthétique 50's mâtinée d'une audace musicale toujours bien inspirée.

L'homme est un perfectionniste et on le sent : tout semble avoir été précisément pensé, mesuré, dosé et il en résulte une série de petite pépites sonores où les effets sont nombreux et toujours bien sentis, du clocher de campagne aux effets vocaux sexys en passant par les gimmicks obsédants.

Willy Moon ne se refuse rien et jongle avec sa palette de surprises musicales pour concocter des ambiances très riches aux multiples épaisseurs dans lesquelles on aime se laisser aspirer.

Dès l'ouverture, les violons attirent l'attention et sèment le doute : serait-il parti lorgner du côté de sons plus classiques que ceux auxquels il nous avait habitué?

Rapidement l'inquiétude se dissipe : la "patte" Willy Moon est là, les prods impeccables qui mêlent rythmiques obsédantes et choeurs rétro. Impossible de résister à ce "Get up" "you gotta get up on your feet to get what you need".

Une constante : la voix profonde de Willy Moon qui devient ultra sexy quand elle se pose sur des tempos plus lents, voire lancinants (sa version de "I put a spell on you" est incandescente et son "Shaking" déclenche irrémiablement de petites ondulations de bassin complètement obscènes (si, si))

Si la plupart des morceaux sont parfaits pour danser (Working for the company, I wanna be your man, yeah yeah...) l'album ménage aussi des plages plus reposantes comme "Fire", troublant d'entrée plus calme dont l'embrasement du refrain surprend franchement. Explosif d'un coup, il est à l'image de l'album : d'une élégance racée qui n'empêche pas l'audace et le relief. J'aime.

Des sonorités tribales cotoient des envolées de violons, des passages bluesy cotoient du rock semblant tout droit venu des 50's et de ce grand mélange se dégage une certitude : cet homme là n'a pas fini de nous surprendre.

A écouter de toute urgence, donc, si ce n'est pas déjà fait : "Here's Willy Moon", premier album d'un jeune artite (23 ans) bourré de talent!

Je termine sur une petite indiscrétion : pour avoir eu la chance de passer un moment avec lui au Printemps de Bourges (merci Barclay) je peux te confirmer que Willy Moon est en dehors de la scène fidèle à l'image qu'il défend : élegant dans son propos comme dans son attitude, pesant chacun de ses mots et d'une courtoisie semblant d'un autre temps; un homme délicieux, en d'autres termes.

fire