C’est Google qui nous l’apprend et cette étude des cycles saisonniers des maladies mentales, publiée dans l’édition de mai de l’American Journal of Preventive Medicine et menée à partir des requêtes effectuées sur le moteur de recherche. Globalement les recherches concernant les troubles mentaux marquent une forte baisse durant l’été, confirmant l’importance de l’influence des conditions météorologiques. Mais cependant, chaque trouble a sa courbe de saisonnalité.
En utilisant la base de données publique des requêtes sur Google son équipe est parvenue à identifier puis suivre les requêtes en santé mentale des utilisateurs américains et australiens de 2006 à 2010. Toutes les questions relatives à la santé mentale ont été relevées puis regroupées par type de trouble dont le TDAH (déficit de l’attention-hyperactivité), l’anxiété, le trouble bipolaire, la dépression, les troubles alimentaires dont l’anorexie et la boulimie, les TOC (trouble obsessionnel compulsif), la schizophrénie, et la tendance suicidaire. En utilisant un modèle mathématique sophistiqué, les auteurs constatent que les requêtes de santé mentale dans ces deux pays sont systématiquement plus élevées en hiver qu’en été.
A chaque trouble sa courbe de saisonnalité :
· Les recherches sur les troubles du comportement alimentaire baissent de 37% durant l’été vs hiver aux États-Unis et de 42% en Australie,
· les recherches sur la schizophrénie diminuent de 36-7% durant l’été dans les 2 pays,
· les recherches sur le trouble bipolaire diminuent de 16-7% durant l’été dans les 2 pays,
· les recherches sur le TDAH diminuent de 28%/31% respectivement durant l’été dans les 2 pays,
· les recherches sur les TOC diminuent de 18%/15%,
· les recherches sur le suicide diminuent de 24%/29% au cours de l’été,
· l’anxiété marque la plus petite variation saisonnière avec une baisse de 7%/15% respectivement aux Etats-Unis et en Australie.
On savait déjà que certains troubles mentaux, en particulier les troubles affectifs sont saisonniers, car associés à des conditions météorologiques saisonnières mais ici les relations entre les saisons et un certain nombre de troubles majeurs s’avèrent surprenantes, même pour les auteurs : « Nous ne nous attendions pas à trouver des pics et des creux semblables et nos résultats montrent des effets saisonniers certes différents mais pour toutes les conditions ».Cela pose pour les chercheurs, la question d’un traitement lui-aussi saisonnier de prévention, mais avant tout l’exigence d’une meilleure compréhension des mécanismes biologiques, environnementaux ou sociaux qui peuvent expliquer ce modèle -qui semble universel – de l’évolution épidémiologique saisonnière des maladies mentales.
Source: American Journal of Preventive Medicine (à paraître) via Eurekalert (AAAS)Google searches about mental illness follow seasonal patterns (Visuel© Igor Yaruta – Fotolia.com)