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Il paraîtrait...

Publié le 09 avril 2013 par Ericguillotte
mardi 9 avril 2013

- que chaque année, en France, près d'un jeune sur cinq sort du système éducatif sans diplôme ni qualification. Se dire que nous sommes dans la partie du monde la plus civilisée rend l’information précédente encore plus désespérante. Il existe dans notre pays une Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme, l’ANLCI, imprononçable d’ailleurs, surtout pour ceux qui ne savent pas lire. Qu’une telle agence ait lieu d’être rajoute une couche accablante aux informations antérieures. Qu’on évalue le nombre d’illettrés à quasiment 10% de notre population nous donne une autre facette de la situation et place la consternation à son comble. C’est l’acmé des bras qui tombent, l’apogée de la tête qui pivote dans une oscillation d’incompréhension totale, le faîte de l’abattement, le sommet du point culminant de la révolte trop sourde. Si les choses pouvaient être autrement, d’un claquement de doigts, qui choisirait la main propriétaire digitale ?

- que le cheikh Hamad Bin Hamdan Al Nahyan, milliardaire des Emirats Arabes Unis, a fait écrire son prénom en lettres capitales sur le sable de son île privée Al Futuaysi, à Abu Dhabi, de telle sorte qu'il soit visible de l'espace. Il est un peu près de ses sous, le cheikh, non ? Ne faire écrire que le prénom, c’est un peu cheap, un peu petit bras. Il aurait dû écrire le nom en entier, et, pour bien faire, mettre une fusée à disposition des amis qui auraient pu aller admirer l’œuvre en orbite, le prénom depuis la stratosphère, les belles lettres en apesanteur. Et puis, dans un élan de générosité, il aurait pu convier quelques illettrés à admirer les graphèmes en navette spatiale, ça aurait suscité l’intérêt et la motivation. Si les choses pouvaient être autrement, d’un claquement de doigts, qui choisirait la main propriétaire digitale ?

- que nous bâillons en moyenne 240 000 fois au cours de notre vie. Puisque c’est une moyenne, il y a nécessairement des personnes qui bâillent moins et d’autres qui bâillent plus. Puisque je ne vois aucun intérêt à la chose, trouvons les moyens d’arrêter cette mascarade. Que veut-ce dire que d’extérioriser ainsi sa fatigue au bout d’un repas interminable ou au milieu de passagers d’un transport trop commun ? De surcroit, le geste est communicatif, souvent. On comprend donc ici que le bâilleur impose à son interlocuteur une imitation simiesque totalement ridicule qui pourrait se répandre aux personnes présentes dans une forme de ballet bouffon qu’une honte inonderait si elle n’était pas balayée par la gêne. Si les choses pouvaient être autrement, d’un claquement de doigts, qui choisirait la main propriétaire digitale ?


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