Iron doors (2010) - Stephen Manuel
Synopsys
Un homme se réveille enfermé dans une chambre forte. Pour ne pas mourir de déshydratation, il va devoir utiliser les indices mis à sa disposition et sortir au plus vite. Alors qu'il parvient à transpercer un mur, il tombe dans une autre pièce. Et cette fois-ci, il n'est pas seul...
Le premier degré
Iron Doors, c'est encore un film d'enfermement. Encore un film où on ne sait ni comment, ni pourquoi le personnage principal a atterri dans cet endroit. La fin est incompréhensible et n'explique rien de la situation qu'il a vécu, etc...
Bref, c'est un film qui a été très mal reçu par la critique et par le public. Et pourtant, au delà des apparences....
Le second degré
Le héros se réveille dans le silence. Il est enfermé dans une salle de béton, qui ne comporte qu’une lourde porte en métal, genre chambre forte, et une armoire en fer fermée à clef. Il cherche à comprendre et à sortir, mais en vain.
Il est encore empreint du monde extérieur (travail, fiancée, joli costume, téléphone portable…). Mais le temps passe, et il est toujours enfermé. Ses instincts et besoins vitaux prennent le dessus : la peur, la colère, la violence, la soif, la faim, la miction, la défécation… Petit à petit son comportement civilisé s’efface au profit de l’animalité.
Il tourne son regard vers la lumière (un néon au plafond) et découvre une clef, qui lui permet d’ouvrir l’armoire en fer, qui contient… des outils, certains modernes, d’autres plus anciens.
Apres avoir tenté de forcer la lourde porte en fer, son choix se porte sur un maillet et un ciseau, avec lesquels il décide de se frayer un passage dans l’un des murs. Beaucoup de travail, des éclats de bétons qui le blessent pendant qu’il utilise ses outils, des progrès bien minces qui donnent lieu à des périodes de découragement… mais faisant cela, il a décidé de contourner l’obstacle, et ce pas de côté lui permet de percer une ouverture qui va déboucher… dans une autre salle, identique à celle qu’il vient de quitter.
Pénétrer dans cette nouvelle salle n’est pas facile, car l’ouverture qu’il est parvenu à ménager est étroite. Son passage d’une salle à l’autre, est mécaniquement et symboliquement proche d’un accouchement. La salle qui s’offre a lui, est à la fois identique à la précédente et différente, car elle contient un cercueil dans lequel se trouve… une jeune femme endormie.
La découverte de l’autre est un moment difficile. La femme est de race noire, alors que le héro est de race blanche. Elle parle une langue inconnue, ce qui complique encore d’avantage la communication… Une fois la crainte et la peur de l’autre surmontée, vient l’étape de la découverte entre ces deux êtres, dont le seul point commun est d’être chacun enfermés. Vient ensuite l’acceptation, le partage d’expérience et le respect.
Leur complicité naissante, va les conduire à mettre en commun leurs efforts pour chercher à sortir de cette nouvelle salle. Maillet et ciseau sont cette fois insuffisants pour espérer se libérer de l’endroit : l’homme est trop affaiblit et la femme manque de force.
Alors qu’ils sont sur le point de renoncer et n’attendent plus rien de cette porte qui refuse de s’ouvrir, cette dernière, mue par une force inconnue semble finalement disposée à s’ouvrir. L’ultime étape pour s’approcher de la sortie consiste pour eux deux à s’y diriger en marche arrière. Cette marche à reculons nécessite de leur part une bonne dose de confiance.
Ils débouchent hélas dans une troisième salle, identique aux deux autres, à l’exception de son sol qui est creusé d’une tombe. Le découragement est total, l’épuisement est à son paroxysme. Il serait possible au héros de retrouver des forces en tuant la jeune femme pour s’en nourrir, mais il se refuse à cette indignité, et préfère mourir, ce qui semble inéluctable.
De complices de circonstance, les deux prisonniers deviennent amants. Mouvement de désespoir, ou à l’inverse d’espoir ? Par cet acte, ils placent l’amour au dessus de toute autre valeur, et accèdent à l’universel de la nature humaine. Il est temps pour la troisième porte de s’ouvrir d’elle-même.
Le couple quitte sa prison et se retrouve à l’air libre, dans un monde qui ressemble beaucoup au paradis originel. Nouvelles bases de valeurs, pour un nouveau départ de l’espèce humaine…
Bande annonce du film "Iron doors" 2010