Ils sont tous les deux protégés, dissimulés sous une armure. Le premier a construit la sienne pour palier à un coeur défaillant, menacé par un éclat d'obus. Une fois guéri, il a consacré sa trouvaille à la science et au super-héroïsme. Le second a choisi de s'isoler derrière un masque de fer impénétrable, pour masquer son infirmité, depuis qu'une expérience ratée l'a irrémédiablement défiguré. Ces deux là se s'aiment pas trop, et pourtant ils ont en commun un certain génie pour la robotique, et ce sont des inventeurs de premier ordre. Iron Man et Fatalis ont déjà croisé le fer, et Panini choisit de nous proposer deux petits classiques, qui forment le recueil organique Doomsquest. C'est dans la collection Marvel Classic, et c'est plus que bienvenu avant le film en salle sur le point de sortir.
Dans la première partie, c'est une histoire industrielle qui ouvre les hostilités. Quand Tony Stark découvre qu'un de ses employés a vendu illégalement un peu de sa technologie au dictateur latvérien, il licencie le malheureux et annule la commande, mais Fatalis ne compte pas en rester là. Iron Man doit donc se rendre en Latvérie pour récupérer les biens qui lui ont été volés, mais il se retrouve projeté, en même temps que son adversaire, dans une version Moyenâgeuse qui respire bon les Chevaliers de la Table Ronde. Stark va s'allier avec les forces du Roi Arthur, et Fatalis avec la belle et perfide Morgane Le Fay.
Dans une seconde partie, Iron Man et Fatalis sont cette fois immergés dans une version futuriste du mythe, en 2089, pour être plus précis. Au rang des participants à cette bataille rangée dans le temps, Andros Stark, un des descendants à venir de Tony, et une version future du dictateur latvérien. Mais également un tout jeune Arthur, le magicien Merlin, et la mythique épée Excalibur qui va permettre à Stark de mettre à mal son petit petit fils.
Les artistes responsables de ces deux aventures en deux parties chacune sont des calibres pour leur époque. David Michelinie est l'homme coupable de quelques-unes des plus belles pages d'Iron Man, à l'époque où nous suivions les aventures de Tête de Fer dans Strange. Bob Layton n'est pas en reste et peut être considéré comme un des architectes fondamentaux des années 80 pour Iron Man. Aux dessins, saluons le travail de John Romita Jr, qui n'était pas encore devenu le maître de l'abstraction et du dessin caricatural et épuré, mais était un auteur en devenir, au style dynamique, clair, et salué unanimement par la quasi totalité des fans de ce genre d'histoires.
A défaut d'être une véritable sortie indispensable, ce numéro de Marvel Classic est un joli bain de jouvence, qui contient des épisodes qui ont laissé de très bons souvenirs dans le coeur et l'esprit des quadras d'aujourd'hui. Pour moins de six euros, Doomquest vaut véritablement que vous fassiez l'effort de passer en kiosque!
J'utilise volontairement, pour cet article, le terme de Fatalis pour Doom. Vieille histoire, vieux nom. Un peu de nostalgie, quoi...