Des cosmologistes espagnols proposent un univers sans Big Bang
Des chercheurs espagnols de l'Université Polytechnique de Catalogne ont proposé un nouveau modèle mathématique permettant de décrire l'évolution de l'univers. Ce modèle, basé sur des travaux d'Einstein, permet d'interpréter correctement les données expérimentales sur le passé et l'évolution de l'univers disponibles actuellement. Et il ne prévoit pas l'existence d'un Big Bang originel.
Un des grands desseins de la physique est d'expliquer comment fonctionne l'univers et, notamment, quelle fut son origine et quelle sera son évolution. Dans ce cadre, la conception de la gravitation développée par Einstein il y a un siècle, avait permis d'ouvrir de nouvelles voies. L'introduction de la relativité générale et de la notion d'espace-temps avait conduit les chercheurs à développer un modèle mathématique de l'évolution de l'univers. Lorsque la variable temps est inversée dans ces équations, c'est à dire quand on remonte mathématiquement le temps, les équations conduisent à une singularité : un univers complètement replié sur lui-même ayant son origine dans une sorte d'explosion initiale, le Big Bang.
Cependant, les données scientifiques récoltées depuis ont contribué à altérer ce modèle. Einstein lui même avait du introduire dans ces équations une constante cosmologique permettant d'expliquer que l'univers était en expansion. L'introduction des concepts de matière noire et d'énergie noire sont d'autres compléments récents qui permettent de maintenir la cohérence entre la réalité des faits observés et le modèle cosmologique standard, sans pour autant expliquer ce que sont concrètement cette matière et énergie sombre.
L'objectif de tout cosmologiste est donc de pouvoir expliquer les différentes phases dans la vie de l'univers comme la phase d'inflation après sa naissance ou encore le fait que l'expansion continue à l'heure actuelle. Les chercheurs espagnols ont ainsi décidé de tout reprendre à zéro dans un nouveau contexte et de ne se baser que sur les données disponibles pour étudier si d'autres modèles cosmologiques pourraient être développés pour rendre compte de l'histoire de l'univers.
En reprenant les travaux infructueux d'Einstein cherchant à fusionner les théories de la gravitation et de l'électromagnétisme qui portent le nom de téléparallèlisme, les chercheurs ont développés plusieurs modèles cosmologiques cohérents avec les données expérimentales disponibles : un univers connaissant une phase d'inflation, une phase dominée par la matière et une phase d'expansion accélérée. La nouveauté vient du fait que ces modèles ne présentent pas de singularité, c'est à dire pas de moment originel, ou pas de Big Bang.
Il s'agit là d'une perspective qui pourrait faire l'effet d'une forte déflagration ! Le travail des chercheurs espagnols a ainsi comme mérite de montrer que d'autres théories sont possibles pour expliquer l'évolution de l'univers. Il ouvre la voie à de nouveaux travaux et, peut être, à de nouvelles polémiques.