Des patients français contaminés par le VIH sont parvenus à contrôler l’infection du virus. Ils avaient commencé leur thérapie très tôt : dix semaines avec l’infection, ils avaient été mis sous antirétroviraux. Sept ans et demi après, leur infection est toujours contenue, alors qu’ils ont cessé leur traitement. Une quasi-guérison prometteuse, mise en évidence en juillet 2012 lors de la Conférence Internationale du Sida de Washington. Cette méthode, dite de Visconti, a été mise en évidence par des chercheurs français.
De nouveaux détails sur le traitement de ces patients ont été publiés ce vendredi dans une revue médicale américaine, PloS Pathogens : les chercheurs expliquent que le nombre de cellules infectées dans le sang de certains patients a diminué en 4 ans, et ce sans antirétroviraux. Ce sont ces cellules qui – normalement – relancent l’infection après l’arrêt des antirétroviraux.
Ces publications font suite à l’annonce début mars 2013 de virologues américains de l’apparente guérison d’un enfant atteint du VIH, qui maîtriserait son infection sans traitement. Le virus avait été transmis à la petite fille par sa mère séropositive. Aucune éradication du virus n’est constatée avec le traitement de Visconti, mais sa présence très faible permet au système immunitaire de le contrôler sans thérapie. La petite Américaine avait commencée à être traitée quelques heures après sa naissance, pendant 18 mois. Dix mois après l’arrêt du traitement, le virus ne peut être décelé dans son sang : on en retrouve seulement des traces avec des analyses génétiques.
Un nouvel espoir
Les patients français ont eux arrêté leur traitement après 36 mois. La présence du VIH est également indétectable dans leur sang. Le Pr Christine Rouzioux, coordinatrice de la recherche, indique que « le traitement précoce a probablement contenu les réservoirs viraux, et préservé les réponses immunitaires, combinaison qui a certainement pu favoriser le contrôle de l’infection après l’arrêt du traitement ». Le Dr Laurent Hocqueloux, également membre de la recherche du groupe Visconti, explique qu’ils estiment à 10% « la prévalence des personnes similaires à celles de la cohorte de Visconti dans la population chez qui on n’a pas observé de caractéristiques particulières ». Un nouvel espoir de contrôler l’infection, qui fera l’objet de recherches de l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida ces prochains mois.