Deux modčles de l’artiste espagnol Francisco Goya (Stellan Skarsgard), le frčre Lorenzo (Javier Bardem), qui milite pour un renforcement de l’Inquisition, et la jeune et innocente Ines (Natalie Portman) vont se rencontrer dans des circonstances bien dramatiques. Au cœur des régimes renversés par la violence, leur liaison ŕ sens unique va perdurer ŕ travers les années. Témoin privilégié de cet amour impossible : le peintre Goya, lui-męme. Qui l’emportera ? L’Amour ou la Tromperie ?
On pouvait avoir, dés le début, la puce ŕ l’oreille & la vision du DVD du nouveau film de Milos Forman, "Les Fantômes de Goya", le confirme : ce drame historique rend un hommage bien fade ŕ l’artiste espagnol Francisco Goya qui joue ici les seconds rôles timorés !
Malgré une interprétation des plus correctes de l’acteur suédois (!) Stellan Skarsgard, vu récemment dans la trilogie "Pirates des Caraďbes", le fascinant travail de ce sublime artiste répondant aux inspirations de son temps est quelque peu réfréné dans ce long-métrage au profit d’une histoire d’amour-passion-domination historico-dramatique basée sur deux acteurs de renom : Javier Bardem et Natalie Portman.
Le réalisateur Milos Forman, déjŕ placé au Panthéon des cinéastes pour ses "Vol au-dessus d’un nid de coucou", "Hair", "Amadeus", "Larry Flynt" & Cie., se serait-il trompé de titre !? "Les Fantômes de l’Inquisition", par exemple, aurait été une appellation plus judicieuse. Il y a en effet ici une sacrée erreur sur la marchandise, en particulier durant la seconde partie du film. La premičre heure est correctement travaillée par Forman qui, bien qu’il flirte dangereusement avec l’esprit et la forme "Téléfilm", donne une belle ampleur historique, matinée de quelques regards plus intimistes, sur les persécutions religieuses espagnoles et la folie du Tribunal de l’Inquisition.
Si le couple (ou devrais-je dire l’"anti-couple") Bardem-Portman occupe le haut de l’affiche, dans tous les sens du terme, les rares scčnes privilégiant le personnage de Goya, et son œuvre, sont trčs plaisantes, didactiques et, parfois, croustillantes. Malheureusement, loin d’ętre un "Goya in Love" (référence au célčbre "Shakespeare in Love" de 1999), "Goya’s Ghosts" montre, au tournant de son récit, davantage ses faiblesses : manque d’envergure dans la réalisation ainsi que dans la reconstitution historique, une narration parfois abrupte et sectaire, des acteurs qui, faute d’intensité psychologie, meublent comme ils le peuvent…
On retiendra surtout l’interprétation de Natalie Portman qui ne sort pas complčtement ici des geôles de "V pour Vendetta" ! Lancée dans la fureur des persécutions, la starlette de la seconde trilogie "Star Wars" endosse simultanément deux rôles - aux antipodes - : celui, premičrement, d’une ravissante jeune fille ayant tout perdu en prison & celui, deuxičmement, d’une fille de joie amenée ŕ gravir les échelons du pouvoir.
Jouant sur les chassés-croisés "familiaux", Milos Forman tisse un drame historique ni bon, ni mauvais, qui se laisse regarder sans plus. Petite œuvre sans réelle saveur, "Goya’s Ghosts" reste une aventure mineure dans l’éclatante filmographie de Forman. Heureusement, ce petit faux pas ne remet nullement en cause le talent de Natalie Portman, Javier Bardem, Stellan Skarsgard et de Randy Quaid, assez désopilant d’ailleurs dans la peau du roi Carlo IV d’Espagne.
La bande-annonce…