Margaret Hilda Thatcher, baronne Thatcher, née Roberts le 13 octobre 1925 à Grantham, est morte aujourd’hui à Londres à l’âge de 87 ans. Ce que le monde entier compte de tartuffes, d’hypocrites et de commentateurs dont le zèle bouffi de flagornerie n’a d’égal que la crasse incompétence critique sera certainement sur la brèche pour lui tresser des lauriers éternels.
Moi, comme d’autres, je me souviens. Qu’on ne la surnommait pas la dame de fer par hasard. Qu’elle était loin d’un modèle de démocratie, celle qui a dirigé le Parti conservateur, de 1975 à 1990, nous dit sa fiche wikipédia. Qu’elle a mis en place toute une série de réformes libérales radicales qui plongèrent bien des familles dans la misère. Qu’elle s’est employée toute sa vie à vouer un culte très personnel à l’affaiblissement des syndicats, qu’elle a traînés plus bas que terre. Que son anticommunisme primaire n’est plus à démontrer, et que sa fermeté face aux mineurs grévistes en 1984-1985 ressemblait fort à de la sécheresse de cœur et à un manque de compassion malgré « ses convictions chrétiennes méthodistes ».
Aussi, pour toutes ces raisons, je ne m’associerai certainement pas à cettre pluie d’hommages, venant des quatre coins du globe, que souligne le rédacteur de wikipédia, que je ne félicite pas pour son portrait si peu équilibré de quelqu’un(e) qui n’est pas pour rien dans la situation que nous connaissons aujourd’hui : celle du culte de l’argent roi. A mes yeux, elle représente pour l’ensemble de son œuvre politique inique l’ennemie des classes populaires et un précurseur historique de la logique austéritaire qui nous accable aujourd’hui, qui conduit en ce moment les élites européennes aux pires errements antidémocratiques et contre-productifs. Elle est en outre l’inventeur du fameux acronyme TINA : There Is NO Alternative. Toute la bêtise technocratique, froidement totalitaire, et stupide voie sans issue, en un seul slogan… La négation totale de l’esprit européen.
Mais maintenant qu’elle est décédée, je dis juste : Paix à son âme.