Le mobilier national présente du 9 avril 2013 au mois de janvier 2014 une exposition intitulée Gobelins par Nature : Éloge de la Verdure XVIe-XXIe siècles à la galerie des Gobelins à Paris. Celle-ci met en scène des tapisseries caractérisant différentes époques et ayant pour thème la nature plus ou moins domestiquée et imaginaire. Toutes témoignent d'un savoir-faire exceptionnel conservé jusqu'à aujourd'hui comme le montrent les exemples les plus récents qui jouent avec la matière avec tellement de finesse que l'on croit parfois voir le pinceau de l'artiste et la texture de la peinture alors qu'il s'agit de fils de laine. Cette harmonie de travail entre l'artiste et l'artisan est à saluer.
La tapisserie est un élément important des arts décoratifs depuis le Moyen-âge. Le thème de la flore est particulièrement apprécié, sous diverses formes : « mille-fleurs », verdures, cycle des mois et saisons, paysages ... Les tapisseries ainsi parées donnent du relief sur un mur et peuvent être en partie cachées par des meubles (commode, canapé ou même un miroir) sans que cela nuise à la narration bucolique.
Voici ce qu'on peut lire dans le dossier de presse :
« Une « verdure » se caractérise par l’omniprésence d’une nature verdoyante et touffue, qui couvre presque toute la surface tissée. Ces tapisseries, décoratives avant tout, offrent une fenêtre ouverte sur un paysage agréable, évoquant de préférence une forme d’harmonie originelle entre l’homme et la nature.
À la fin du xve siècle, c’est d’abord la vogue des petites fleurs qui remplissent entièrement les fonds. Leur foisonnement est tel qu’on les dénomme « mille-fleurs ». Leur fraîcheur reflète délicatement la nature et le temps de la vie seigneuriale. Vers 1520 un nouveau décor succède aux mille-fleurs. Il est constitué d’une végétation schématisée dont les grandes feuilles rappellent les acanthes stylisées de l’art grec ou romain. Puis au xviie et xviiie siècles, la verdure se complexifie aussi bien au niveau de la représentation que de l’iconographie. Elle se remplit d’animaux exotiques et familiers, parfois de personnages et aussi de quelques constructions. Les premiers paysages sont conventionnels, le réalisme n’étant pas la préoccupation principale. Enfin, les peintres (Tenture des Enfants jardiniers de Le Brun), en introduisant la notion de cycle des mois et des saisons, transforment profondément l’aspect de la « verdure ». Avec la Tenture des Saisons, du même artiste, le décor naturel se peuple de dieux mythologiques et, si l’élément végétal subsiste, c’est à titre évocateur et symbolique. »
Photographie du dessous : « Verdure. Tapisserie des Flandres, XVIe siècle. Laine. H. 2,64 x L. 2,58 m. »