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1996. J’avais 12 ans. Je savais à quoi ressemblait un ordinateur et comment l’utiliser. Je découvrais à cette époque la première héroïne de jeux vidéo : Lara Croft – aventurière émérite, archéologue, un poil gymnaste sur les bords, ayant un fort goût pour le port d’armes avec une préférence pour les uzis (oui, c’est ce qu’elle utilisait à l’époque). Enfin une femme – certes à grosse poitrine – qui n’hésite pas à aller tâter le fessier de vilains et de créatures un peu bizarres. En ce temps-là, je me rappelle que le Premier Homme de ma vie et moi étions ébahis par les graphismes (pour ceux qui ont du mal, c’était au XXè siècle, c’était chouette sur le moment) qui paraissent ultra pixelisés maintenant (genre bon gros pixel de compèt’), elle avait un petit chignon bas, une grosse poitrine type costume de Madonna par Jean-Paul Gaultier, des mains toujours fermées.Depuis 1996, premier opus de Tomb Raider, j’ai joué à tous les jeux de la franchise (sauf Lara Croft and the Guardian of Light, parce que faut pas abuser non plus, dans le genre daube, il se pose pas mal là celui-ci). Comme tout bon fan de la première heure, quand j’ai appris l’annonce il y a de cela pas loin trois ans d’un nouveau Tomb Raider, Eidos Interactive lâchant les commandes, tout en nous divulguant qu’il y allait avoir une refonte, mon œil s’est rempli d’étoiles et d’impatience, pour preuve que j’étais au taquet, en juin 2011, je postais la première vidéo qui allait en faire baver plus d’un (moi en pôle position).Maintenant, le Premier Homme de ma vie m’appelle pour savoir où j’en suis dans le jeu. A ce propos, vu qu’il l’a déjà terminé, il n’hésite pas à me mettre en garde sur ce qui m’attend : « tu vois à l’hélicoptère ? Bon eh bien c’est rien en comparaison de ce qu’il t’attend ! » Non, mais je veux pas y aller. « Tu te rappelles de ce molosse ? » Et merde, il ne faisait pas juste office de décoration ?! Parce que là où le Premier homme gère l’élimination d’une vingtaine de mecs armés jusqu’aux dents, moi, je dois mourir une quinzaine de fois, arrêter le jeu, le reprendre quelques jours plus tard, mourir encore quelques fois pour enfin en arriver à bout. J’aime bien cette complicité. Et puis, fini le temps où elle mourrait… je ne sais plus comment d’ailleurs, ici, il y a plusieurs façons de mourir, elles poussent des cris différents qui glacent le sang. On ne déconne plus.Ceci étant dit, le jeu est absolument magnifique, à la croisée d’Uncharted et Far Cry, la jeune Lara est plus réaliste et suit son « initiation » progressivement. N’ayant pas encore fini le jeu, je ne suis pas totalement objective, toutefois, si je devais reprocher deux choses, ça serait un scénario qui se rapproche beaucoup de celui de Lost et le manque de petites touches nostalgiques qui m’auraient volontiers donné le sourire. En tout cas, je prends grand plaisir à y jouer et je me rends compte que j’ai gardé mes foutus réflexes, à savoir, me pencher sur le côté pour voir où se trouve l’ennemi, comme s’il allait surgir de derrière mon écran !!