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« kickin’ it with the kinks » – felicia leatherwood : accepter ses cheveux naturels c’est de l’education

Publié le 08 avril 2013 par Zafro @zafroland

Depuis plusieurs centaines d’années la femme de couleur se pare d’artifices méchés, enduit ses cheveux de chimiques pour en altérer la nature originelle. Beaucoup en ont eu assez de dépenser autant d’argent et de se renier elles-mêmes, elles forment le mouvement « nappy« .

UK naturals

UK naturals

« UK naturals » font partie du mouvement en Grande-Bretagne. Elles animaient un débat ce samedi 6 avril 2013 dans le cadre du « Black history market » et de la diffusion du documentaire « Kickin’ it with the kinks » autour de la problématique du cheveu crépu.

« Black history studies » l’affirment sur leur site, ils n’ont pas de temps à perdre avec ceux qui ne les aideront pas à faire avancer la cause africaine. Cours spécialisés, évènementiels, sont leur leitmotiv, et ce samedi le marché crée permettait de rencontrer de jolies personnalités.

Linda Graham, 21 ans, a crée le magazine « ISIS » pour promouvoir la beauté de la femme de couleur. Kapeni Melesse une jolie locksée est à l’origine de la bd de Peter Sankofa qui avec son afro encourage l’utilisation d’huile de coco pour les cheveux et la peau. Sans oublier Irvin, petit bonhomme de 10 ans qui crée et vend des cartes postales d’inspiration africaine.

« KICKIN’ IT WITH THE KINKS » – FELICIA LEATHERWOOD : ACCEPTER SES CHEVEUX NATURELS C’EST DE L’EDUCATION

La diffusion du documentaire « kickin it with the kinks » explore, à travers le parcours de plusieurs jeunes femmes dont la créatrice de Black Girl Flow, les tenants et les aboutissants du port du cheveu crépu au naturel et les complexes qui l’entourent.

Les filles anglaises l’affirment, certaines sont défrisées depuis l’âge de 4 ans, alors que la plupart des coiffeurs conseillent de ne pas pratiquer cette opération avant d’en avoir 12. C’est l’habitude de changer de coiffure facilement, la frivolité qui les amènent à acheter régulièrement des mèches indiennes, brésiliennes. Mais d’autres grands de ce nom, des professeurs, Felicia Leatherwood, spécialisée dans le port du cheveu crépu, ont un autre avis là-dessus.

C’est une facilité que de dire que ‘c’est cool’ de pouvoir changer. Cela évite d’affronter le vrai problème. Lors d’un débat (ICI) qui fait partie du reportage, certaines filles naturelles et d’autres qui ne le sont pas n’arrivent pas à se comprendre. Les nappy estiment qu’il faut admettre que porter des mèches ce n’est pas naturel, l’une dit :

« Comment ça c’est naturel ? Tu trouves naturel de mettre les cheveux de quelqu’un d’autre sur ta tête toi ? »

Felicia Leatherwood pense que ce n’est qu’en passant par l’éducation que les filles apprendront mieux ce qui a amené la communauté noire à s’effacer ainsi, et elles réaliseront toute la beauté de leur cheveu, elles le porteront fièrement.

Elle apprécie de venir en Angleterre. Felicia trouve qu’aux Etats-Unis le mouvement du cheveu naturel fait partie du paysage, il est prit pour argent comptant. Tandis qu’en Angleterre elle ressent une réelle envie de la part de ces filles pour qui tout cela a un sens bien plus profond que les cheveux. Elle et d’autres le disent : « This is not just hair ».

En effet il ne s’agit pas que de cheveux. N’en déplaise à certaines qui ne voient là qu’un courant de mode, une façon de se coiffer, il s’agit d’histoire, de l’histoire de tous les afro-descendants à travers le monde qui se doivent de corriger les pièges tendus par le passé : croire que ses attributs physiques ne valent pas qu’on les mette en avant.

De jolies nappy-girls avançaient le fait qu’on leur touche souvent les cheveux comme des poupées, on pense que leurs bouclettes sont sales du fait de leur aspect, mais pour elles il n’y a qu’en s’imposant qu’on peut faire changer les mentalités. Il ne faut plus hésiter à attacher ses cheveux crépus joliment et à se rendre ainsi lors d’entretiens d’embauche. La société devra « dealer » avec.

A ce jour ce documentaire, réalisé par Cynthia Butare, n’a été diffusé qu’en anglais en Angleterre. Il le sera prochainement aux Etats-Unis.


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