![[Critique] EFFETS SECONDAIRES de Steven Soderbergh [Critique] EFFETS SECONDAIRES de Steven Soderbergh](http://media.paperblog.fr/i/629/6296329/critique-effets-secondaires-steven-soderbergh-L-UOaBpb.jpeg)
Soderbergh opère dès lors un virage à 180° et quitte les routes toutes tracées du film à charge pour celles du thriller 90’s. Les ombres de De Palma (et son Passion), d’oeuvres telles Liaison Fatale, ou encore Basic Instinct, se mettent à planer sur cet Effets secondaires qui réitère l’effet de surprise dont le cinéaste aime emballer ses films. A l’instar de son récent Contagion, qui osait la véracité documentaire là où l’on attendait du blockbuster, ou de son expérimental Bubble, qui sacrifiait son atmosphère de polar pour une chronique sociologique plus amère, le dernier film de l’auteur que l’on verra au cinéma (c’est lui qui le dit) change brutalement (et malheureusement) de cap. A l’heure de tourner la page, Soderbergh préfère se faire hara-kiri avec un scénario à tiroirs plutôt convenu (signé Scott Z. Burns) plutôt que de poursuivre le combat initié à l’ouverture. Comme s’il lâchait les armes. Cette seconde partie, bien plus faiblarde, offre (certes) de bonnes choses (l’idée d’une femme fatale manipulatrice qui utilise le système pour bluffer son monde et empocher le pactole), mais finit hélas par se perdre dans de monstrueux coups de théâtre (la palme pour le passage lesbien, franchement ridicule). A la fin, c’est toujours un même schéma qui ressasse les mêmes angoisses d’un monde malade et à la dérive, machine sans âme qui tourne à vide, terre de toutes les déprimes et étrangetés. On sent bien que Soderbergh a épuisé jusqu’à l’os son concept artistique aux accents misanthropes, ne sachant plus trop comment faire pour surprendre son auditoire. Tout a une fin, semble-il. Même le désespoir.
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