Le recensement réalisé en 2010 par l’IBGE* a démontré que, pour la première fois, le nombre total de catholiques brésiliens avait baissé et que le nombre d’évangéliques avait considérablement avancé. Une aubaine pour les parlementaires évangéliques qui n’auront plus de mal à exercer leur influence politique sur les fidèles de l’Église évangélique et à maintenir leur place à l’intérieur du congrès national brésilien.
À Brasilia, l'action du groupe de parlementaires évangéliques (14,2% des députés et 5% des sénateurs), bien qu'appartenant à plusieurs partis politiques différents, s’articule principalement dans la défense de leurs propres dogmes religieux. Les évangéliques ont plutôt tendance à être contre qu’à faveur : contre la légalisation de l'avortement, contre le mariage homosexuel, contre l'euthanasie et la libération des médicaments. Néanmoins, ils sont toujours favorables à une large liberté religieuse.
‘La présence des évangéliques dans le congrès national brésilien est le résultat d’une réalité démographique : la croissance rapide des religions évangéliques, notamment des pentecôtistes, aura comme résultat la consolidation de la présence des pasteurs protestants au pouvoir’, explique un professeur de sciences politiques de l’université PUC-Rio.
Qui sont-ils ?
Le Front parlementaire évangélique a été crée en 2003. Trois ans après, 23 membres du groupuscule des évangéliques ont été accusés de corruption, blanchiment d’argent et détournement de fonds. Parmi les accusés, dix d’entre eux appartenaient à l’Église Universelle du Royaume de Dieu et neuf à l’Assemblée de Dieu.
Après le scandale, connu sous le nom de Mafia des sangsues, les évangéliques se sont fait un peu oublier et puis ils sont revenus sur le scénario en 2010 avec la rénovation du cadre politique et plusieurs représentants de l’Assemblée de Dieu - qui possède plusieurs ramifications - ont été élus. Mais, on dirait que l’histoire se répète et que le thème de la corruption devient récurrent chez les évangéliques. Parmi les 73 représentants de la Chambre des députés, 23 répondent à des procès auprès du Suprême tribunal fédéral.
Au contraire des évangéliques, les catholiques ne forment pas de front parlementaire. Le groupuscule s’organise de façon informelle. Parmi les députés qui appartiennent à l’Église, les plus actifs sont liés au mouvement de Rénovation charismatique, l’équivalent du mouvement pentecôtiste dans les églises protestantes. Les catholiques ont crée le Front parlementaire de défense de la vie et contre l’avortement. Le groupe compte avec 220 députés et 12 sénateurs.
Population catholique rétrécit au Brésil. Les évangéliques avancent.
Le recensement réalisé en 2010 par l’IBGE* a démontré que, pour la première fois, le nombre total de catholiques brésiliens avait baissé. Le Brésil demeure encore la plus grande nation catholique au monde, mais, pendant les dix dernières années, l’Église a perdu 1,7 million de fidèles, soit 12,2% de fidèles en moins.
Si en 1970 il y avait 91,8% de catholiques au Brésil, en 2010 ils sont 64,6%. Les évangéliques ont passé de 5,2% de la population à 22,2%. L’assemblée de Dieu possède 12 millions de fidèles et l’Église universelle du royaume de Dieu en possède 1,8 million. Le recensement a révélé aussi que les pentecôtistes - avant très présents chez la population pauvre et défavorisée - sont désormais très présents parmi la nouvelle classe moyenne brésilienne.
Sources : *IBGE (Institut brésilien de géographie et statistiques), PUC-Rio, Veja