Parmi les nouveaux mots grossiers, nous noterons le vocable
« Ecologie ».
Il suffit de le prononcer pour qu’aussitôt les gens se ferment comme des huîtres, bien que les huîtres, elles, renferment des perles.
A contrario, parmi les nouveaux mots « tendance », nous soulignerons cette fois la présence démagogiquement cynique du terme « Ecologie ».
Il suffit également de l’évoquer pour qu’un cortège de « perles » (précédemment enfermées), se manifeste en sauveurs patentés, griffés de la légion d’honneur, de
leçon…
Rappelons-nous, avant toute chose, que l’écolo est un marginal, plutôt baba-cool, le cheveu hirsute et sale (expression rebelle d’une lutte sans merci contre les détergents capillaires), vêtu
d’un pull laineux XXL du 18ème siècle, arborant fréquemment un sourire béat souvent interprété à tort comme une moquerie à l’égard du système alors qu’en fait, il s’en moque vraiment.
C’est pas bien !
Déjà être marginal ce n’est pas normal par définition . Vouloir chérir la planète, ses plantes, ses petites bêtes, ses ressources, trahit un sérieux problème psychique chez ces gens là.
Ils désirent ardemment ruiner l’économie au profit d’un concept archaïque et rétrograde :
La nature et son humanité !
On ne peut pas assurément les laisser faire ; sauvons notre monde parfait en luttant contre la nature fourbe et pleine de microbes.
Restons propres et généreux tout de même, en déversant le contenu de nos poubelles dans les contrées éloignées puisque leurs habitants semblent apprécier les brocantes alimentaires prédigérées.
Allégeons le fardeau des frêles indigènes en évacuant leur minerai et leur travail afin qu’ils ne s’épuisent pas davantage.
Mettons leur en place une économie bien de chez nous qui leur montrera le droit chemin avec fermeté mais rigueur occidentale.
Avant toute chose, nettoyons les sous-sols terrestres de ce magma visqueux appelé pétrôle et transformons le en fumée jusqu’à son élimination totale, aplanissons les montagnes au profit de
construction…euh…d’un ensoleillement accru…pour nos terres cultivables.
Enfin bref ! La liste est longue alors ne nous parlez plus d’écologie et d’écologistes, cela pourrait nous culpabiliser, c’est méchant !
L’écologie revêt aujourd’hui les plus beaux atours du complexe :
Moins il y en a plus on en parle !
Avant l’ère industrielle, c’est à dire autrefois, quand nous étions sous développés, nous vivions par défaut le tout écologique, le bio ; le sens du mot écologie nous échappait ainsi.
A l’heure actuelle, nous sommes plus intelligents, sur développés et vivons le fameux tout industriel gagné à la sueur de notre évolution, tout industriel qui a floué son prédécesseur au point
qu’il fait dorénavant défaut.
Ce manque, comme tout manque s’exprime tout naturellement, c’est bien un complexe.
Nous sommes devenus des complexés de l’écologie et en tant que tels, nous n’aimons pas qu’on nous en parle mais nécessité fait loi !
Alors grossière ou tendance, l’écologie ennuie, enquiquine, gêne, culpabilise !
Restez propre est une contrainte, c’est fatigant.
Se salir correspond certainement à une solution d’avenir équitable et durable car tout le monde en profitera et pour longtemps, enfin…espérons !