Des retards de développement constatés chez les enfants dans les 6 semaines qui suivent une crise d’épilepsie de plus de 30 minutes, c’est la conclusion primordiale de ces chercheurs de l’UCL Institute of Child Health de Londres. Cette étude publiée dans Epilepsia, la revue de la Ligue internationale contre l’épilepsie (LICE), qui montre la présence de ces troubles neurologiques du développement toujours un an après la crise, ne tranche pas sur le sens de la relation épilepsie-troubles neuro-développementaux.
Il s’agit dans cette étude de crises convulsives sévères, qui constituent chez l’enfant, l’une des urgences neurologiques les plus fréquentes. Des études ont montré que ces crises interviennent plus fréquemment au cours des 3 premières années de vie, une période de développement critique chez l’Enfant. Cette étude est la première à examiner les conséquences cognitives, sur le langage et la fonction motrice chez les enfants, dans les 6 semaines qui suivent les crises puis dans l’année qui suit.
L’auteur principal, le Dr Marina Martinos de l’UCL Institute of Child Health et son équipe ont recruté 54 enfants, âgés de 1 à 42 mois ayant eu au moins un épisode de crise avec convulsions prolongées, fébriles ou non. Tous les petits participants ont subi des évaluations neuropsychologiques pédiatriques et des analyses d’imagerie dans les 6 semaines suivant la crise et à un an. Leurs compétences développementales ont été évaluées et comparées à celles d’enfants témoins, au développement normal et n’ayant jamais eu de crise. La moitié des participants avaient eu des crises fébriles, l’autre moitié non fébriles. Les résultats indiquent que,
· les crises convulsives sont liées à des déficiences développementales dans les six semaines de la crise puis que ces troubles persistent à un an de suivi.
· Les enfants victimes de crises convulsives présentent des compétences de développement moindres que les enfants témoins.
· Les enfants à crise convulsive non fébrile présentent des résultats développementaux plus sévères qu’en cas de crise fébrile.
· Les caractéristiques de la crise, comme sa durée, ne sont pas un indicateur significatif de la performance du développement.
Les auteurs confirment donc des déficiences développementales chez les enfants victimes de crises convulsives d’épilepsie y compris pour ceux sans troubles neurologiques avant la crise. Le fait que ces troubles du développement neurologique soient toujours présents un an après l’épisode suggère que l’effet de la crise sur les capacités de développement, n’est pas que transitoire. Les crises convulsives sévères de l’épilepsie pourraient avoir un impact plus durable sur le développement neurologique à venir en entraînant une réorganisation plus permanente des réseaux cérébraux fonctionnels. Mais les auteurs émettent aussi l’hypothèse d’une présence possible, non détectée, de neuro-développementaux avant la crise. Une relation bilatérale, non encore élucidée, qui mérite, selon les auteurs, d’autres études pour mieux comprendre l’impact à long terme des crises d’épilepsie sur le développement des enfants.
Source: Epilepsia Online: April 8, 2013 DOI: 10.1111/epi.12136 Early Developmental Outcomes in Children Following Convulsive Status Epilepticus: A Longitudinal Study et Communiqué
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