En effet, à l’instar de la désormais célèbre « nouvelle année Chinoise », la Thailande (et d’autres régions alentours, comme le Cambodge, le Laos, la Birmanie et même certaines parties de la Chine ou de l’Inde) possède son propre passage de nouvelle année, qu’on appelle « Songkran ».
Les festivités se déroulent tous les ansdu 13 au 15 Avril. A l’origine, la date était calculée par rapport à un calendrier lunaire, mais pour des questions pratiques, la date a été rendue fixe. Bien que cette date marque le passage à la nouvelle année (on se souhaite « Sawatdee pii may », c'est-à-dire « Heureuse Nouvelle Année ») le changement effectif de l’année calendaire a été déplacé au premier janvier depuis les années 40, pour des raisons pratiques assez évidentes.
Cependant, on est aujourd’hui le 16 Avril… 2551. Les Thai utilisent simultanément les années « Chrétiennes « (puisque 2008 fait référence à la date de naissance supposée de Jesus Christ) et « Bouddhiques » (l’ère Bouddhique commenceant 543 ans avant l’ère chrétienne).
Revenons à Songkran. La principale attraction de ces célébrations, est la tradition qui consiste à s’arroser mutuellement d’eau. La symbolique est liée à la fin de la saison sèche et aussi à l’idée de purification. Une des autres traditions de cette période consiste d’ailleurs à verser de l’eau parfumée sur les statues représentant bouddha afin de les purifier.
Difficile de rendre compte de l’ambiance qui règne alors dans le pays. D’ordinaire si calmes et polis, les Thai profitent de l’occasion pour se laisser aller. Imaginez une bataille d’eau de 3 jours à l’échelle d’un pays tout entier.
Tout est bon : seaux, bouteilles, tuyaux d’arrosage, pistolets à eau… Ils se sont tous préparés, on rempli de gros bidons qu’ils chargent à l’arrière des pick-up et sillonnent la ville pour arroser tout ce qui bouge… et se faire arroser en retour par d’autres véhicules ou les riverains postés devans commerces et maisons.
Bien que délicieusement délirante, les dérapages semblent rarissimes. On n’oublie pas comme ça 362 jours de politesse. Après vous avoir copieusement arrosés (et éventuellement saupoudré de talc pour faire bonne mesure) c’est avec plaisir qu’on vous aidera à remplir vos propres réserves, et même si l’on continue de vous mouiller, c’est alors en versant l’eau doucement sur l’épaule avec des vœux pour la nouvelle année, et un grand sourire viendra vous remercier d’avoir fait la même chose.
Même si certaines régions font durer les festivités et quelques quartiers sont connus pour leurs débordements (tiens, dans le lot il y a celui des backpackers… quelle surprise) l’ensemble reste étonnamment raisonnable, dans la mesure où les batailles se cantonnent aux rues et évitent soigneusement d’abimer commerces, véhicules et mobilier urbain. Je vois difficilement mes compatriotes observer une telle retenue à si grande échelle.
Ceci dit, méfiance… une fois dans la rue, si vous êtes agés de 5 à 95 ans, vous n’êtes qu’une cible de plus : prévoir sacs étanches et vêtements qui supportent le détrempage,car courir ou supplier n’y feront rien…
Sinon, je lance une quête pour un appareil étanche. Ca me servirait drôlement pour la plongée ici.