L'année dernière, en guise de concert d'ouverture le festival Chorus avait préparé un plateau 100% masculin et 100% british avec le parfait combo King Charles et Charlie Winston et il faut reconnaitre que les deux avaient littéralement mis le feu au Magic Mirror!
Cette année le hasard de la programmation veut que la soirée d'ouverture soit 100% féminine avec une artiste française (mais qui chante en anglais) : Lou Doillon et une chanteuse irlandaise, Sinead O'Connor. Ambiance a priori très différente car ces deux artistes n'ont pas un répertoire qui permet un gros déploiement d'énergie. On ne perd ceci dit pas au change car la soirée fut placée sous le signe de l'émotion avec une vraie variété d'ambiances autorisée par les styles très différents des deux invitées.
On débute avec Lou Doillon qui entre en scène simplement apprêtée, jean et t-shirt de rigueur (mais si joliment portés), le cheveu un peu fou mais l'élégance chevillée au corps malgré tout (quel est son secret?).
Elle entame son concert et dès les premières notes sa voix doucement eraillée fait mouche. Elle enchaine les morceaux, tentant de faire participer un public un peu calme. C'est dommage car la salle permet cette proximité avec le public qu'on ne retrouve pas partout. Sur la fin du set ceci dit, il semble un peu plus réactif mais sa relative passivité n'aura pas entamé la motivation de la belle Lou qui sert ses morceaux avec la justesse et la classe qu'on était en mesure d'attendre à l'écoute de son magnifique premier album.
Mention spéciale à sa reprise du "Should I stay or should I go" des Clash, version la plus sexy que j'ai pu entendre à ce jour, franchement merveilleuse et plus sexy que cette version que j'ai dégotée sur le net :
Mais ça te fait une excellente raison (supplémentaire) d'aller l'écouter sur scène pour découvrir l'irrésistible version live.
Côté mise en scène c'est épuré mais les lumières sont magnifiques. Grâce à un jeu de rampes circulaires qui permettent de
multiplier des effets de toute beauté. Vraiment.
(Petit exemple ici même si le cliché vient de mon portable, oui je n'étais pas équipée ce soir là)
Lou assure des transitions à l'image qui permettent de vérifier qu'elle est fidèle à l'image qu'on se fait d'elle : pleine de douceur et d'un humour léger.
Quand le concert se termine elle reviendra pour deux titres de rappel mais elle laisse un public qui la regrette déjà et attend avec impatience la suite de ce premier opus d'une singulière beauté.
Je glisse ici "real smart" parce que c'est un titre que j'aime tout particulièrement...
Après un changement de plateau c'est au tour de Sinead O'Connor de s'installer. Moi, je t'avoue qu'à part ses grands standards comme "Nothing compares to you", je connais peu son répertoire.
Belle découverte ce soir là même si je l'écoute de loin, ayant quitté la fosse entre temps et un public venu en masse peu coopératif m'empêchant de rejoindre le coeur de l'action. Tant pis.
La voix grave surprend au départ puis prend ses aises, les mélodies sont belles, sonnent très souvent comme la musique irlandaise (celtique) mais me tire carrément quelques larmes lorsqu'une version unplugged de "Stretched on your grave" retentit.
Sinead O'Connor - I Am Stretched On Your Grave from Steve K (The Lightning Man) on Vimeo.
Bien joli concert que celui-ci,dont le set présentait un vrai relief grâce à la belle alternance des morceaux orchestrés et de ceux interprétés en version dépouillée (mes préférés).
Le coup d'envoi du festival est donc donné. Pour retrouver ma sélection pour la cuvée 2013 tu peux aller faire un tour par ici. Et surveiller le blog car je mets bientôt en ligne un concours pour te faire gagner des places pour la soirée de cloture du 20 Avril (avec concert des sélectionnés pour le prix Chorus et Asian Dub Foundation)...
A très bientôt
Et bon début de semaine, lecteur.
XO