Wauquiez, petite frappe du Sakrozysme à l'oeuvre...

Laurent Wauquiez nous promet de ne rien lâcher sur les principes de la "réforme" des allocations chômages. Et en brave petit soldat au look de petite frappe du Sarkozysme déliquescent le voilà qui débite horreurs et mensonges.

Derrière son air de Sainte-Nitouche, son look de petit mec sympa, se cache tout le mépris des néo-cons français. Il pratique le mensonge aussi facilement qu'il sourit. Petit démontage en règle.

500 000 emplois, et moi et moi ...

L'AFP a donc produit une dépêche qui va alimenter la presse et les trolls pro-UMP. Elle se base sur le passage de notre sous-ministre de l'emploi sur sa chaîne favorite LCI. Il a fait usage de toute la dialectique sarkozyste pour mieux faire passer la pilule. Il nous parle bien sûr de 500 000 emplois vacants : "Je rappelle qu'il y a 500.000 offres d'emplois non pourvus en France". Ceci est un mensonge à l'oeuvre depuis 2002, j'en ai déjà parlé dans un billet . Je regrette que sur ce sujet nos experts, cadres et éléphants du PS ne dénoncent pas l'odieux mensonge de l'UMP. Voici ce que j'écrivais en introduction:

Sarkozy nous parle encore de 500 000 emplois vacants pour illustrer son discours de contraintes pour les chômeurs. Cependant aucune étude sérieuse ne permet de fournir la liste des ces emplois vacants! Et plus drôle encore, ce nombre a explosé entre 2002 et 2007: La droite UMP s'est donc illustrée en nullité!

En 2003, c'est Fillon qui déclarait s'occuper des emplois vacants, ce drame qui frappe l'économie française. Rappelons qu'il est premier ministre depuis et qui évalue les ministres via un cabinet privé. Puis-je lui conseiller de faire évaluer ses propres actes depuis 2002 par exemple?

Et oui, on nous parlait de 300 000 emplois vacants en 2003, ils sont donc devenus 500 000 en 2008. Pourtant voilà ce qu'on lisait dans le Monde le 26/12/2003 : "M. Fillon entend également lancer un vaste plan pour que soit pourvues 100 000 offres d'emplois vacants en 2004 et veut réorganiser le service public, notamment l'ANPE, pour le rendre plus efficace." Wauquiez pourra peut-être nous expliquer ce qu'est la notion d'efficacité pour l'UMP. S'il est perdu, il pourra demander à son premier ministre qui est .. François Fillon.

Wauquiez en profite donc pour rajouter un argument de poids, mais il oublie de citer un chiffre le gros malin. Ca permet de raconter n'importe quoi. On sous-entend que le nombre est énorme. C'est le genre d'argument qu'on trouve au comptoir des bistrot quand des pochetrons avinés vous expliquent qu'il y a trop de fonctionnaires, que les illettrés courent les rues et que les chômeurs sont des fainéants trop payés :

"les principales radiations" de chômeurs réalisées par l'ANPE "ont lieu dans des secteurs où l'on trouve de l'emploi".

Soit 1500 radiations pour cause de refus de job compatible par mois: ce sont les chiffres de l'ANPE. C'est un chiffre énorme vous ne trouvez pas ? A ce rythme là, il faudrait 28 ans pour résorber ce stocks d'emplois. Le Fillon de 2003 est donc très efficace, il devait optimiser l'ANPE...

Et avez vous remarqué que les agences d'interim ont pour principale activité le BTP ? Il suffit de regarder leur vitrines quand vous vous promenez en ville. C'est très instructif des métiers en tension comme on dit. S'il y a avait réellement 500 000 emplois non pourvus, ne pensez vous pas qu'on trouverait des dizaines de pages d'offre d'emplois dans la presse, des affichettes partout, du recrutement par copinage en pagaye ? On ne voit pourtant rien de tout ça.

La fourchette, le bassin...

Voilà donc un peu de précision sur l'OVE, enfin , comme précision on repassera c'est un peu comme l'efficacité ci-dessus.

une OVE c'est une offre "qui est dans le prolongement de ce que vous avez fait avant, de votre formation, dans un bassin géographique qui vous permet de vous déplacer pour aller sur votre job, et avec un niveau de salaire et de rémunération qui est à peu près dans la fourchette"

l'OVE doit donc se trouver dans votre bassin géographique d'emploi, avec transport possible. Je rappelle aux parisiens, que cela va inclure par exemple le Mans, situé à 58 minutes de TGV, ou Reims qui est dans le même périmètre. Et pour les gens en région, n'oubliez pas qu'on parle de rajouter tout plein de lignes TGV. Pour le salaire, on sera dans le à peu près de la fourchette. Ca laisse de la marge, et comme ce job sera dans le prolongement de ce que vous avez fait avant, on pourra vous faire revenir 10 ans en arrière dans votre vie professionnelle si elle est de 12 ans par exemple. Adieu progression professionnelle, bonjour compétences à coup réduit pour l'employeur (-30%) . C'est dans doute ça l' "équilibre entre les droits et les devoirs" dont nous parle le sous-ministre. Il faudra qu'il parle de ça au président du pouvoir d'achat. Espérons que les syndicats ne lâchent pas le morceau, et font disparaître ce flou et le projet qui l'entoure.

Soyons rassurés, les syndicats vont être chargé de discuter. Ce ne sera pas eux qui décideront bien sûr, il a bien dit discuter.

"Sur les modalités, on va en discuter avec les syndicats, mais sur le principe on ne lâchera pas parce que je pense que c'est une question de justice sur notre politique de l'emploi"(...)"En tous cas c'est un sujet sur lequel on est très déterminé à avancer car mettez vous à la place d'un demandeur d'emploi qui fait l'effort de prendre une offre qui est dans son secteur, quitte à ce que ne soit pas le job dont il rêvait, et qui voit à côté d'autres qui ne jouent pas le jeu, ça n'est pas équilibré"

L'excuse du demandeur d'emploi qui prend un emploi déclassé est abjecte : j'ai le regret de le dire, mais quand un chômeur retrouve un emploi, il ne va pas s'occuper des autres. Il va se mettre au travail. Cette évidence, nos néo-cons l'oublient un peu vite. Mais c'est aussi leur façon d'opposer les gens les uns aux autres, de découper la société française en petits groupes où on oppose les uns aux autres. Ici le bon chômeur et le vilain. C'est odieux, et ça permet de ne rien lâcher comme ils disent.