- qu’une étude a montré que les personnes qui ne s’excusent pas seraient, en définitive, bien plus heureuses que celles qui prennent le temps de le faire. Et quel gain de temps ! Refuser de s’excuser contribuerait à avoir une meilleure estime de soi, un sentiment de pouvoir et de contrôle. Si on dépasse le malaise d’avoir fait du mal, d’avoir blessé, non ? Il faudrait donc aussi être un peu oublieux, non ? Le bonheur passerait-il par l’absence de mémoire ? D’un autre côté, on sait que l’excuse a le pouvoir non seulement de rattraper une erreur, mais aussi souvent de consolider une relation personnelle ou professionnelle. Mais cette qualité intrinsèque de l’excuse est conditionnée : il faut bien le faire. Alors là, effectivement, et évidemment, ça peut coincer dans les entournures. Si on s’excuse mal, on ne rattrape rien, on perd en estime de soi, en pouvoir, en contrôle, ça fait beaucoup. Une fois de plus, on fera face au choix adaptatif, à l’alternative ergonomique, à la décision déterminante, au que fais-je, au que dois-je, au que peux-je.
- qu’on n’aime pas sa voix car on ne la connaît pas. Lorsque nous nous entendons, sur enregistrement, nous entendons seulement les sons aériens, que nous n'avons pas l'habitude d'entendre seuls, puisque habituellement nous entendons en fait notre propre voix en grande partie par nos os, les vibrations des cordes vocales atteignant directement la cochlée par la propagation osseuse, ce qui produit, en situation d’écoute externe, une sensation naturelle de non-familiarité. Entendre notre voix provoque donc a minima un étonnement, voire un rejet spontané. Comment croire alors, après s’être entendu, celui ou celle qui nous dira qu’il aime notre voix ? Faudra-t-il le, la croire ? Et s’il ajoute, si elle ajoute, t’as de beaux yeux, tu sais ? Doit-on dire : Non, je ne sais pas ? Ou bien, doit-on rétorquer, peut-être, c’est possible, lorsque je les vois, je ne les vois qu’avec mes yeux, dans un miroir, à l’envers donc, en quelque sorte, et avec mon analyse visuelle personnelle forcément éloignée de ta réalité. Devra-t-on répondre ceci ou cela ? Ou juste merci ? Une fois de plus, on fera face au choix adaptatif, à l’alternative ergonomique, à la décision déterminante, au que fais-je, au que dois-je, au que peux-je.
- que la méditation ferait de nous de meilleures personnes. La voie, quoi. D’autant qu’elle préserve la voix, puisqu’elle est silencieuse. Elle permettrait d'améliorer la plasticité du cerveau, elle améliorerait notre matière grise, notre sommeil, elle serait plus efficace que les médicaments contre l'hypertension, ses propriétés antidouleurs surpasseraient la morphine. Mais, bon, elle est chronophage. Une méditation régulière est conseillée, en position assise, 45 minutes ou 1 heure, quotidiennement, au minimum. Sans compter les fourmis dans les pieds, la machine à lancer, le repassage en retard, la sortie de l’école, les courses, et les 250 chaînes disponibles sur notre chère télévision. Une fois de plus, on fera face au choix adaptatif, à l’alternative ergonomique, à la décision déterminante, au que fais-je, au que dois-je, au que peux-je.
Magazine Humeur
lundi 8 avril 2013