Asthmapolis développe une technologie mobile qui s’intègre aux inhalateurs. Les données récoltées peuvent fournir des informations précieuses sur les conditions environnementales propices au développement de l’asthme.
Aux Etats-Unis, environ 26 millions de personnes ont de l’asthme selon le Centers for Disease Control(CDC). Les coûts émanant de cette maladie sont évalués à 50 milliards de dollars en terme de dépense médicale et à 6 milliards concernant les coûts indirects résultant de jours d’école ou de travail manqués collatéralement. Des dépenses coûteuses qui sont pour une grande part engendrées car les patients se soignent mal et ne communiquent pas assez avec le corps médical, qui de ce fait n’a pas beaucoup de retour sur l’évolution du traitement et les conditions des crises. En effet, on estime que si un meilleur contrôle était exercé sur le traitement des patients, 80% des hospitalisations pourraient être évitées et la mortalité réduite de 20%. La technologie développée par Asthmapolis a entre autres pour objectifs d’aider les praticiens à mieux soigner leurs patients en effectuant un contrôle continu sur leurs traitements et en récoltant des informations préciseuses sur les conditions environnementales dans lesquelles ils évoluent.
Permettre au corps médical de mieux soigner
Outre la meilleure gestion pour les patients de leur traitement, Asthmapolis s’avère très efficace pour le corps médical. Un petit censeur est intégré à l’inhalateur de chaque utilisateur et relié à l’application iOS, Android et à une plateforme en ligne. Grâce à la géolocalisation intégrée, les praticiens ont accès à une information précise et exacte sur les pratiques de leurs patients. Ils peuvent ainsi mieux contrôler et monitorer la suite de leurs traitements. Egalement, les médecins sont informés en permanence sur leurs patients et peuvent ainsi collaborer davantage. Les données récoltées visent aussi à repérer quelles sont les zones où l’asthme surgit le plus fréquemment, et permettre au corps médical d’informer les patients, mais également leur envoyer des notifications, des suggestions ou des conseils sur les précautions à prendre. Pour les patients ne possédant pas de smartphone, Asthmapolis a noué un partenariat avec Qualcomm Life, afin de prévenir les utilisateurs par email, SMS ou téléphone. Une étude pilote a révélé que 60% des patients commençant le projet n’avaient pas de contrôle sur leur asthme. Après trois mois, 50% d’entre eux étaient en mesure de le gérer, et 70% de tous les participants d’augmenter leur contrôle dessus.
Et générer des données pour la recherche sur l’asthme
Un tel outil permet de développer un nouveau modèle de recherche sur l’asthme intégrant des données précises, datées et géolocalisées sur les lieux ou facteurs environnementaux engendrant les crises. Ces données pourraient orienter les villes, les institutions de santé publique et les épidémiologistes, les aidant à mieux évaluer et circonscrire dans leurs recherches les lieux, moments et facteurs qui influent sur les propriétés de l’air. Pour cela, depuis sa création en 2010, la start-up multiplie les partenariats, notamment public-privé. Elle travaille par exemple en collaboration avec l’Université de Hawaï sur un projet de recherche à propos de la qualité et de la composition de l’air et son influence sur l’asthme. Asthmapolis a également développé des partenariats avec des assurances de santé comme l’Amerigroup Florida/WellPoint ou des centres médicaux comme le New York’s Wyckoff Heights Medical Center. Asthmapolis n’est pas seul à se lancer dans la prévention de l’asthme. Une start-up comme Geckocapaide les jeunes enfants à se rappeler quand ils doivent se servir de leur inhalateur, et des chercheurs de l’AT&T Labs travaillent actuellement sur un projet de censeur sans fil pour détecter dans l’air les zones où les asthmatiques sont les plus susceptibles de déclencher des crises.