Magazine Culture
J’ai eu le privilège
mercredi d’être invité sur l’antenne de France Inter à l’émission « La tête au carré » de Matthieu Vidard à l’occasion de la diffusion sur ARTE
de la série « Real Humans » (100% Humains en Français).
Je vous recommande
vivement cette série d’origine suédoise créée par Lars Lundström et réalisée
par Haralld Hamrell et Levan Akin. Les robots, ou plutôt les Hubots (Human
Robots), sont crédibles même si leurs capacités dépassent de loin ce que nous
sommes capable de réaliser en termes de robots humanoïdes. Ils sont très
inspirés par les Actroïds hyper-réalistes du professeur du Professeur Hiroshi
Ishiguro à l’Université d’Osaka. Le fait qu’ils soient interprétés par des
humains les rend néanmoins plus acceptables (moins morts-vivants) que les
véritables Genoids et Geminoids.
La série s’inspire
indéniablement de la pièce initiatrice du genre : R.U.R. – Les Robots
Universels de Rossum de Karel Čapek en 1921 (le texte original en français est à
lire dans Robot Erectus) où des robots humanoïdes sont élaborés pour les usines
et servir les humains. Les épisodes explorent finement et sans tabou les
relations entre les 100% humains et les robots. Toutes les questions de société
et les dérives possibles sont abordées ou presque (sexe, droit, travail, etc.),
sans pour autant tomber d’emblée dans le scénario éculé de la révolte des
machines. J’y ai retrouvé nombre des aspects que j’aborde dans mon dernier
livre « Les 3 lois de la robotique ». Mais au-delà des relations
hommes-machines, la série propose une métaphore de notre société occidentale.
Le créateur de la série revendique d’ailleurs explicitement le parallèle entre
les Hubots et certaines classes sociales, comme les immigrés parfois traités comme
des sous-hommes.
Ce n’est pas la première
fois que les robots sont représentés de manière hyper-réaliste à l’image. On se
souvient des robots Ash dans Alien (1979) ou plus récemment David dans
Prometheus de Ridley Scott (2012). Même si le charme d’Anita (alias Mimi jouée
par Lisette Pagler) est un atout indéniable de la série, j’ai encore la
nostalgie pour les Cylons Number 6 (Tricia Helfer) et Number 8 (Grace Park) de
la série Battlestar Gallactica…