Music-hall, cinéma, théâtre, haut lieu du festival d'Automne, discothèque .... espace public, club privé .... le Palace a tout connu avant de fermer en 1996.
Dans les années qui suivent, l'endroit désaffecté est occupé par un squatt. Mais en 2006, la salle est rachetée par Chantal et Francis Lemaire, co-propriétaires de Radio Contact et Bel RTL en Belgique et les frères Vardar, déjà propriétaires de la Grande Comédie et Comédie République.
Les travaux de restauration commencent en février 2007 sous la houlette des Monuments Historiques (le théâtre est classé) pour restituer le décor du théâtre d'origine, tel qu'il a été construit en 1923, avec les aménagements techniques et la fonctionnalité d'une salle de spectacle moderne.
Des centaines de mètres carrés de fresques et de peintures au pochoir et de moulures décoratives sont décapées et reconstituées. Les investissements sont énormes pour permettre la réouverture en 2008 avec le retour sur scène de Valérie Lemercier. La salle (970 places) accueille désormais deux spectacles tous les soirs.
French Cancan est programmé à 20 heures, ce qui donne encore le temps de dîner ensuite en face, dans le non moins mythique bistro Chartier. Et ce spectacle là s'accorde parfaitement au lieu.
French Cancan est plus que cela, ce qui justifie le sous-tire de "Spirit of Paris". La soirée illustre les différentes facettes du romantisme parisien depuis la Belle Epoque jusqu'à nos jours en faisant revivre des morceaux contrastés de notre patrimoine musical en intégrant des chansons populaires ou modernes aux opérettes d'Offenbach.
On reconnaitra les paroles du Rondeau du Brésilien :
Je suis Brésilien, j'ai de l'or,Et j'arrive de Rio-JaneirePlus riche aujourd'hui que naguère,Paris, je te reviens encore !
(…)
Ce que je veux de toi, Paris,Ce que je veux, ce sont tes femmes,Ni bourgeoises, ni grandes dames,Mais les autres... l'on m'a compris!
Et que ça saute, ça frappe dans les mains, ça tape des bottines, ça agite les jupons. Ya de la guêpière, du volant, du boa. De la gaité à revendre.
On retrouve l'opérette avec Votre habit a craqué dans le dos. Place ensuite au tango, la rose rouge entre les dents. Puis retour à Offenbach, avec son air le plus célèbre, le Galop (infernal) d'Orphée aux enfers, très applaudi.
Rupture de genre avec la Chambre des lumières ... Séquence dubstep pour ceux les connaisseurs. En évoluant les corps androïdes dégagent des faisceaux de lumière. Inattendu et magique.
En haut de la rue saint Vincent ... la lune trop blême pose un diadème ...
Mais on n'est pas venu pour écouter "ces vieilles histoire". Nous sommes propulsés dans la chambre d'eau où nous attend un ballet en serviettes de bains. Les charlottes et les soutien-gorges ont pris des couleurs fluo. Les gambettes et les trilles y sont toujours aussi enlevées.
Nouvelle rupture avec la Nuit en rose d'Edith Piaf dans un joli medley qui fait courir le bel amour rue Caulaincourt et sur le pont des reviens vite.
Bravo !
French Cancan, the spirit of Paris, conçu par Jacques DuparcChorégraphie de Marie Valton, costumes (magnifiques) d'Eymeric François, lumières de Fred Millotavec les chanteurs Claudia Mauro, Agnès Pat, Prisca Demarez, Gilles San Juan et Régis Mengus.Production BoralysAu Palace, 8 rue du faubourg Montmartre, 75009 Paris
Du mardi au samedi à 20 heures, le dimanche à 15 heures
Le "Bouillon"Chartier est situé au numéro 7 de la même rue.
Tous renseignements sur le site de ce bistrot légendairehttp://www.bouillon-chartier.com... sachant qu'on peut s'y satisfaire d'un potage et d'un tartare ... pour clôturer une belle soirée. Un conseil : ne vous laissez pas impressionner par la file d'attente si celle ci ne déborde pas de plus de 5 mètres dans la rue. Le personnel gère parfaitement.