Comme d'habitude JP était le premier dans la salle et, à 20:00 pile, on dénombrait à peine 30/35 âmes dans l' AB Club, Bruxelles/ Namur même combat, jamais à l'heure.
Oriane Marsili, alias Ladylike Lily apparaît, un tendre papillon originaire du Finistère.
Le joli minois paraît d'une fragilité fleur-de-lys, mais il ne faut pas se fier aux apparences, la petite sait ce qu'elle veut et elle l'obtiendra.
Un indie-folk empreint de mélancolie adolescente qu'elle habille d'un jeu de guitare ciselé, mis en boucle et/ou de légères touches de piano aussi brumeuses qu'un printanier matin breton, la voix est modulable, passant de l'enfantin au fascinant avec quelques étapes ténébreuses ou allègres.... bref, Bruxelles a apprécié et, après le set de 35', a fait la file pour se procurer les CD's de la fraîche Oriane, car sa discographie compte un EP, 'On my own', et un full CD, 'Get Your Soul Washed'.
Quelques accords de guitare, une gymnastique pédestre pour mettre en loops, a childish whisper, voici ' I'm terrified of being'.
Très vite tu songes à Alela Diane ou à Emily Jane White, il y a pire comme rapprochements.
Le céleste et intimiste 'Apologize' suit les mêmes traces, une délicatesse exquise comparable à une esquisse de Fernand Khnopff.
C'est ma première visite en Belgique, hier j'étais à Anvers ( tu prononces en vert), ce soir l'AB, merci pour votre accueil.
De nébuleux halètements introduisent le menuet 'Kissing Spell' , de sortilèges, il sera question.
Une nouvelle fois ton esprit s'exerce aux comparaisons: Agnes Obel, Hannah Peel, propose-t-il!
'Prickling' traite de la vie en tournée et la tendre ballade fraternelle ' Private light ' est dédiée à ma soeur.
Si ce n'est quelques malotrus devisant bruyamment au comptoir, Bruxelles is under her spell, l'intimiste 'On my own' tisse un nouveau pan à la toile dessinée par la belle enfant.
La grosse claque du set, une cover magique de 'Serenade' ( Emiliana Torrini), baignant dans des climats éthérés à la Joanna Newsom.
Une véritable symphonie interprétée par une jeune fille solitaire.
Tonnerre d'applaudissements et retour de Ladylike Lily pour un bis qu'elle viendra jouer dans la fosse, unplugged: une charmante ritournelle enfantine , ' Pearl and Potatoes' , pendant laquelle tout le club retient son souffle pour ne pas briser le charme.
Ladylike Lily: a pearl!
Josephine
Josephine Oniyama, originaire de Cheetham Hill ( Manchester), la petite trentaine, a Liberian mother and Jamaican father, une graine de star ayant un seul album à son palmarès, ' Portrait', mais la presse anglo-saxonne prédit: " There’s just something about Josephine; we can tell this girl’s going to be big", on est prêt à la suivre après le brillant récital donné à l'AB, hier soir!
First time in Belgium and first time to top the bill, ça change, avoue-t-elle!
'I think it was love', une première ballade, belle à te couper le souffle.
A nouveau, ça cogite ferme au niveau cellules cérébrales: un peu de Joan Armatrading, une once de Gabrielle, pas mal de Tracy Chapman, une touche de gospel façon Odetta, mais surtout beaucoup de Josephine...un diamant brut , cette voix!
L'infectieux et rythmé ' A freak A', doté d'un petit solo aux teintes flamenco, s'imprègne immédiatement dans ton crâne, avec elle tu chantonnes ... If you have a mask / Get it out / And put it on / Put it on / Put it on...
Superbe!
Voilà c'était mon petit solo, from now on, Steve se chargera des soli.
Il le fera brillamment!
La soul- country ballad 'Portrait', te donne des frissons dans le dos, en fermant les yeux tu repenses à Dusty Springfield.
Let's play an older song, le bluesy ' Salt Lake' .
Quelle baffe en pleine poire, pas étonnant que Jools Holland ait déjà invité ce joyau dans son show télévisé.
L'épique 'The last minute' précède le rythmé ' What a day' , classic feel with a modern twist, pour citer un internaute clairvoyant.
Belle tranche de toe-tapping northern soul.
I wish I wrote 'The Greatest', Cat Power did!
Superbe version.
'Original Love' écrase toutes les Duffy, Adele ou Lily Allen.
Ouf, je peux déposer la guitare, le profond ' We were tresspassers' aux images fortes,... I went pass that house today One with pictures on the walls of ..skeletons... du pur Billie Holiday.
Elle poursuit avec un gospel ' I pray that I move', suivi du blues/funk vachement épicé, ' Pepper Shaker', another highlight!
Rappelant son enfance, ' One Princess of Cheetham Hill ', Steve au piano pour cette ballade nostalgique.
La dernière sera the last track of the album, ' House of Mirrors' , a magnificent waltzy jazz ballad, proche de la variété, mais de la grande variété, chantée par les plus grandes comme Shirley Bassey.
Un triomphe!
Double bis.
Josephine solo, l'agité ' Closer' en picking galopant , suivi de la romance, 'Davey', en duo avec Steve. Sorry,sir, I can't play the one you requested, me souviens que du titre.
'Closer' et 'Davey' proviennent du EP 'In the Labyrinth' .
Fin d'une prestation mémorable!
Photos: JP DANIELS