- que la journée optimale serait rythmée par 36 minutes de travail pour 106 minutes de sexe. La journée idéale comprendrait également 82 minutes de socialisation et 75 minutes passées à manger. Pour une journée parfaite, les chercheurs qui ont établi ces chiffres pensent qu’il faudrait faire plus ce que l'on préfère et moins ce que l'on aime le moins. Où vont-ils chercher tout ça ? Qui aurait eu l’idée de penser que pour être content il fallait se satisfaire ? Ils sont forts ces chercheurs ! Mais ils ont su aussi étudier ce qui se fait, ce qu’est la vie, la vraie vie. L’étude rappelle donc que nous passons en moyenne 244 minutes par jour à travailler, et seulement 7 minutes pour notre activité favorite. Ce n’est pas mon genre de critiquer les études à la con, affirme le menteur hypocrite, mais il y a des moments où on a envie de leur dire de revoir leurs chiffres et au mieux de tout revoir, chiffres, hypothèses et conclusions, parce que là, ça ne ressemble à rien. Surtout qu’on finira par se dire qu’on bosse trop, qu’on ne prend pas assez de temps pour nos loisirs, pas assez de temps pour soi, et comme c’est ce que font un bon nombre d’humains, ça n’aura servi à rien d’autre qu’à renforcer cette plainte. C’est quoi LA bonheur, demande l’homme à la montre déréglée qui se perd dans le genre humain.
- que Louis XIX est le roi français ayant eu le règne le plus court. Chacun sa renommée. Suite à la révolution de juillet, en 1830, on demanda à son père, Charles X, ainsi qu’à Louis, d'abdiquer en faveur d'Henri d'Artois, connu sous le nom d'Henri V. Il se passa une vingtaine de minutes entre l'abdication de son père, le rendant roi de France, et la sienne. Toucha-t-il toute sa vie la pension de retraite digne de sa courte fonction ? Eut-il à sa disposition chauffeurs et gardes du corps pour empêcher les paparazzis d’approcher et/ou pour assurer sa sécurité ? Fit-il des conférences dans le monde payées 150 000 le discours ? Sentit-il la joie, l’extrême bonheur, l’immense fierté d’avoir été roi, roi de France, même sporadiquement ? Se sentit-il soulagé d’avoir connu cette gloire sans les emmerdements ? C’est quoi le bonheur, demande l’homme anachronique qui se perd dans les temps sans bouée.
- que nos rêves peuvent nous en apprendre plus sur notre santé physique. Etudions-nous donc. Passons à l’introspection, à l’auto-analyse, à l’autocontrôle technique. Etre malade peut déclencher des cauchemars, surtout si votre maladie s'accompagne de fièvre. Donc, souvenir de cauchemars au réveil devrait inciter à poser la main sur le thermomètre pour vérifier. Posons-le sur la table de chevet au cas où. Le stress se manifeste parfois dans des rêves aux thèmes courants comme rater un avion, ou voir un raz de marée s'approcher. Il faudra poser aussi à côté du lit, eau, camomille, boule antistress, diffuseur de parfums, un bon livre, la télécommande de la télé pourquoi pas, le téléphone pour prévenir son boss de la nécessité d’un arrêt, bref, il ne faudra plus une mais douze tables de chevet. Chevet le dire à tout le monde de ce pas. Et si on ne se souvient pas de son rêve mais qu’on se sent patraque, il est toujours possible de passer trois heures dans la salle d’attente du médecin récoltant aux passages tous les virus des autres patients avant d’avoir l’avis du praticien. Et puis, si son s’endort pendant l’interminable attente, on raconte au docteur. C’est quoi le bonheur, demande l’homme à chroniques que l’attente en tente ne tente pas.