Comment ça commence? Souvent par hasard, comme cela, par exemple:La dernière fois que j'ai vu Cathy, c'était en 1969.
Sur un quai de gare, presque par inadvertance, cette phrase m'a traversé l'esprit et s'est entêtée à y rester. L'effet crampon l'a emporté (je ne résistais guère à vrai dire): j'ai écrit Le marais en commençant ainsi, lors du trajet retour. Sans grande surprise: j'écris souvent dans les trains.
Pourquoi 1969?
Parce que ça sonne bien.
En vérité: parce que c'est cette date-là qui est arrivée, qu'on ne m'a pas demandé mon avis, et que je trouvais que oui, ça sonnait bien.
Ou bien je vous mens (le hasard n'existe pas vraiment) mais de la part d'un auteur il n'y a aucune raison de s'en étonner.
Les auteurs sont de toute façon les plus mal placés pour parler de ce qu'ils écrivent. Le jour où l'utopie aura oeuvré et qu'on aura envie de disséquer ce que j'écris, je laisserai avec bonheur ce soin aux critiques.