Certains de leur statut
Se sont fait inviter.
Sur une valse lente
Ils se sont enlacés
En douceur élégante
Puis se sont attablés.
C’est là, lors du repas
Que l’humeur s’assombrit
Au rythme d’un débat
Sur la démocratie.
Le Droit disait : - je suis
Garant des libertés !
Et ma Loi garantit
L’essence du respect !
La Moralité qui
Voulait prendre sa place
Lui lança l’argutie :
- Tu vis par la menace !
- Comment ? S’indigna-t-il
Tu me prêtes ces maux ?
Mais il faut au pays
Châtiments d’illégaux !
- Les illégaux, dit-elle
Sont souvent peu nantis
Tu cherches moins querelle
Aux puissants enrichis !
- Ah, je te vois venir
Répliqua l’outragé
Mais sache que mes sbires
Par toi se font duper !
Oui, qui tisse mes lois
Quelque fois se réfrène
En estimant parfois
Qu’un péché ne vaut peine !
Ne fais donc pas l’outrée
Songe aux compromissions
Aux mensonges éhontés
Pour eux point de sanction !
- Est donc de ma faute
Si les faiseurs de loi
M’ont en estime haute,
Dit la belle en émoi ?
J’essaie sans la contrainte
D’instiguer la droiture
Je crois aux règles saintes
Des consciences qui durent !
- Tu te repais de leurre
D’utopie maladive
Lui lança le censeur
Car tout homme dérive !!
- Que ferais-tu sans moi
Lui lança la plaintive
L’humanité des lois
Coule de mes missives !
- C’est bien là le malheur
Eructa l’outrancier
A faire le joli cœur
On crée l’impunité !
Soudain le ton monta
L’invective couvée
Brusquement éclata
Ils se sont déchirés !
Au bal de la vertu
Droit et Moralité
Ont sombré dans l’abus
Et se sont fait coffrer !!