Parfois, la ville me salit, m’épuise, me rend amère. Parfois, j’aimerais la quitter pour de bon. J’aimerais vivre comme cette poignée de chanceux descendants des premières familles de colons, sur Lord Howe Island. Ils coulent des jours tranquilles en louant des apparts aux quelques touristes qui viennent (car le nombre y est rigoureusement contrôlé). Ils vont à vélo, regardent voler les oiseaux, refusent toute couverture de téléphone portable. Ils compostent, cultivent leur potager et se reposent à l’ombre de leurs cathédrales naturelles : les banyans.
Il y a l’école qui accueille une trentaine d’enfants. Il y a le bateau d’approvisionnement qui vient toutes les deux semaines, il y a la coop où tout se vend en vrac, sans plastique.
Tous m’ont dit ne pas pouvoir vivre à Sydney. Allez dire ça à un parisien.
Lord Howe Island est l’un des derniers endroits sur cette planète à ne pas être pollué. Elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
A la longue, je m’y ennuierai peut être. Ou bien je ne reviendrai plus jamais dans une ville.
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