Il paraîtrait...

Publié le 06 avril 2013 par Ericguillotte
samedi 6 avril 2013

- que l'anagramme de guérison est soigneur, et vice et versa de façon évidente et logiquement logique, et dans un sens, ce voisinage est assez cohérent, ça se tient, tant sur le plan morphologique que sémantique, et ça se teint, si on le souhaite, chacun fait ce qu’il veut des mots, y compris en changer la couleur. La langue française est donc bien faite. Par ailleurs, endolori est l'anagramme de son antonyme indolore, ce qui est paradoxal, mais peu surprenant, finalement, quand on connaît un peu notre langue, qui est bien faite mais pas tant que ça, notre culture, notre caractère national, notre goût à l’opposition, à la contradiction, même si, certains prétendront que je me trompe et d’autres affirmeront que les premiers sont dans l’erreur, même s’il est plus simple de déconstruire, de réfuter, de contester que de proposer, comme il est plus aisé d’imposer, sauf si j’ai tort, si je me méprends et qu’on me reprend, sans me surprendre, ni, je vous remercie, me suspendre. Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?

- que le mot yeomanry est le seul mot de la langue française à commencer et à finir par un Y. Certains cerveaux en chercheront d’autres mais ne devraient pas en trouver sauf si l’information est erronée. Ils iront plus loin, chercheront la particularité début-fin pour d’autres lettres et égrèneront ara, bob, couac, dard, elfe, fief, grog, hasch, ici, kayak, labial, macadam, non, ouzo, pop, ruer, sas, tôt, urdu, xx, et remarqueront qu’il manque le J, le Q, le V, le W et le Z, sauf, pour ce dernier, si on conjugue et qu’on considère que vous zyeutez ce que j’écris. Ils se demanderont aussi, je l’espère, ce que veut dire yeomary, qui est une unité de l’armée anglaise, et pourront aussi ergoter sur le fait qu’on puisse considérer XX, ou même XIX comme des mots. Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?

- que les mots simple triomphe quatorze quinze pauvre meurtre monstre belge goinfre ou larve ne riment avec aucun autre mot qu’eux-mêmes, ce qui leur donne la double particularité d’être inutilisables en poésie sauf au risque de rimes pauvres, et qu’on doive leur reconnaître une certaine forme d’immodestie qui ne repose sur rien étant donné leur faible valeur sémantique et leur manque total de splendeur, sauf peut-être pour larve qui nous entraîne vers de hautes sphères de grandeur. De façon évidente, on cherchera d’autres mots qui présentent la même qualité ou le même désavantage, et puis, une phrase, la phrase mnémotechnique. Le monstre belge se goinfre de triomphe après le meurtre de quatorze ou quinze pauvres larves. Simple, non ? Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?